Pollens, et retour des allergies

Vous avez peut-être déjà entendu parler du rhume des foins, de la rhinite allergique ? L’arrivée cette année, mi-février, de températures bien plus douces a fait émerger le printemps et, avec lui, la floraison des arbres et la dissémination dans l’air des pollens.

Les pollens sont de tout petits grains (20 à 30 microns) libérés par la plante ou un arbre à fleurs pour se reproduire. Ces micro-grains allergisants volent dans les airs et ainsi entrent dans nos voies respiratoires. Ils peuvent être inoffensifs, mais une personne sur trois en France va développer une réaction plus vive. Le seuil de tolérance est différent pour chacun, mais le mécanisme est le même pour tous : le corps reconnaît ces particules comme étrangères et cherche à s’en débarrasser par mécanisme inflammatoire. Il en résulte un nez qui démange, coule, des éternuements (rhinite) ou des yeux qui démangent, coulent (conjonctivite), voire une gêne respiratoire (asthme).

Qui est touché ?

N’importe qui peut être touché, mais il existe des facteurs aggravants :

• Le terrain allergique est bien souvent héréditaire.
• La pollution atmosphérique et l’exposition au tabac sont aggravants.
• Certaines études démontrent une prédisposition des hommes par rapport aux femmes, ainsi que des aînés de fratrie.
• Le vent, fragmentant les pollens en petites particules qui rentrent plus facilement dans les voies respiratoires, augmente l’allergie.

Quels pollens ?

Actuellement, la bande sud de la France est très touchée par l’explosion des cyprès. Au Nord, ce sont plutôt l’aulne et le noisetier, ainsi que le peuplier (qui commence) notamment… Puis ce seront, en mai, les graminées, fleurs, gazon (d’où l’appellation « rhume des foins »), etc. On peut suivre à tout moment l’évolution en fonction des régions sur le site : https://pollens.fr.

Comment prévenir ou soigner les crises ?

Le diagnostic sera souvent facile par le caractère saisonnier et peut être confirmé par des tests chez l’allergologue. Le traitement est important, car ces symptômes peuvent entraîner des troubles du sommeil et, dans le cas de l’adolescent notamment, des baisses de la concentration scolaire. Il s’agit en général de médicaments par collyre ou instillations nasales associés à des comprimés à visée antihistaminique (l’histamine est le processus responsable de l’inflammation dans l’allergie) ou anti-inflammatoire.

Il est aussi possible, dans les cas très handicapants de faire une désensibilisation en administrant de micro-doses de l’allergène régulièrement sur plusieurs années afin que le corps s’y habitue et ne réagisse plus de façon extrême à son contact.

Dans tous les cas, certaines mesures générales seront importantes également en cas d’allergie et d’explosion de l’allergène :

• Éviter le tabac actif ou passif.
• Ne pas sortir en cas de grand vent.
• Fermer les fenêtres en voiture.
• Ne pas étendre son linge dehors.
• Se laver régulièrement les mains, les cheveux, le soir.
• Porter des lunettes de soleil en extérieur.
• En cas d’allergie aux graminées, ne pas tondre soi-même le gazon.

Emmanuelle Fernex
Actuailes n°128 - mercredi 10 mars 2021