L'enterrement du comte d'Orgaz Le Greco

Le comte d’Orgaz, dont on célèbre les obsèques, est au centre, entouré des chevaliers de Saint-Jacques.

Au premier plan, saint Étienne et saint Augustin portent le défunt pour sa mise en terre. La scène de la lapidation de saint Étienne est représentée sur le bas de sa propre chasuble. Saint Augustin porte sa mitre d’évêque et une barbe blanche.

Les deux saints seraient apparus lors de l’enterrement pour enlever le comte jusqu’au paradis, en reconnaissance de ses œuvres de bienfaisance. À côté de saint Étienne, saint François est reconnaissable à sa bure. L’âme du défunt s’élève vers le ciel sous la forme d’un bébé que porte un ange, drapé de jaune et vert.

Quelle bienveillance vis-à-vis des défunts ! Le saint évêque se penche avec délicatesse vers le seigneur d’Orgaz. Dans le christianisme, la mort ne fait plus peur puisqu’elle n’est qu’un passage vers la vraie vie, la vie éternelle. Mais le corps reste respecté, puisqu’il a accompagné l’homme dans toute sa vie terrestre.

Le tableau se découpe en trois niveaux. Dans la partie inférieure, l’enterrement miraculeux est éclairé par la lumière des torches. Dans la partie centrale, les témoins de l’événement forment une frise de visages aux dominantes noires et blanches. Leurs costumes sombres et sobres tranchent avec les ornements sacerdotaux, richement brodés de fils d’or et de couleurs.

En haut, la cour céleste, en pleine lumière. Jésus trône en blanc. À sa droite, Marie, le regard tourné vers les hommes. En retrait, saint Pierre attend, avec les clés du paradis. À la même hauteur que la Vierge, saint Jean-Baptiste est habillé d’une simple peau de bête et semble implorer la clémence de Jésus. Derrière lui, les saints, regroupés en une masse compacte, ont tous le regard tourné vers le Christ.

Au premier plan, l’enfant vêtu de noir et désignant la scène du doigt est le fils du Greco.

Le style du Greco est reconnaissable à l’étirement de ses personnages. L’ensemble est somptueux : notez la cuirasse du comte d’Orgaz, particulièrement travaillée, et les broderies des chasubles.

Cette œuvre complexe, de grande taille, est une vraie leçon de catéchisme. Elle a été commandée par le curé de l’église Santo Tome de Tolède, près de Madrid, en souvenir du miracle. Elle est toujours conservée au même endroit.