Ma chère Jeanne,
Je te dis souvent que ton anniversaire (demain, 11 mars) coïncide avec le début des guerres de Vendée. Sais-tu pourquoi ? Que s’est-il passé la veille ? Je vais te l’expliquer.
Le dimanche 10 mars 1793, à Paris, l’assemblée révolutionnaire de la Convention décrète la levée en masse de 300 000 hommes pour protéger les frontières.
Cette mesure entraîne aussitôt le soulèvement de la Vendée... Ces hommes
ne veulent pas quitter leur famille et leur terre pour obéir à des chefs illégitimes.
Ils refusent de se mettre au service d’une République qui vient de décapiter
leur roi, leur reine et de détruire leur religion.
Le soir même, à l’instigation de Danton qui dira : « Soyons terribles pour dispenser
le peuple de l’être », elle institue un tribunal criminel extraordinaire. Il sera appelé plus tard le « tribunal révolutionnaire », pour « juger sans appel et sans recours
les conspirateurs et les contre-révolutionnaires ». Au nom de la liberté, bien sûr…
Un tribunal d’exception avait déjà été institué pour juger les « conspirateurs
du 10 août 1792 » mais dissous, le 29 novembre 1792, une fois sa tâche accomplie. Le nouveau tribunal va devenir l’outil de la Terreur jusqu’à la chute de Robespierre. Il s’installe sur l’île de la Cité, dans l’ancien parlement, qui n’existe plus depuis 1790. C’est au commencement une instance modeste avec cinq juges, douze jurés,
un accusateur public et deux substituts nommés par l’assemblée, mais il ne tarde pas
à devenir une lourde administration sous l’autorité de l’accusateur public
Antoine Fouquier-Tinville, qui est âgé de quarante-cinq ans.
Du 6 avril 1793 au 7 mai 1795, le tribunal va voir passer 5 215 accusés et en envoie 2 791 à la guillotine, surtout après la loi du 22 prairial an II (10 juin 1794)
qui inaugure la Grande Terreur. Il est supprimé le 31 mai 1795,
l’une de ses dernières victimes étant Fouquier-Tinville lui-même...
Ce tribunal est très bien représenté dans le spectacle du « Dernier Panache »
au Puy-du-Fou. Je t’y emmènerai volontiers cet été… si c’est possible.
Joyeux anniversaire un peu en avance du coup !
Je t’embrasse,
Tante Cécile
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