À l’instar d’entreprises comme Yves Rocher ou La Macif, Danone fait partie de ces pionniers qui veulent allier performance économique et préservation des ressources humaines et environnementales.
Le groupe agroalimentaire français fait l’actualité depuis l’annonce de l’éviction de son PDG, Emmanuel Faber. Figure emblématique de Danone, il avait intégré l’entreprise en 1997 et en était le dirigeant depuis 2017. Emmanuel Faber s’est fait connaître dans l’opinion publique en tant que patron partisan d’un capitalisme social. Il a pour conviction, en effet, que la finalité d’une entreprise n’est pas uniquement de faire du profit et de satisfaire ses actionnaires, mais également de préserver et de prendre soin de l’Homme et de son environnement. Fort de ce principe, il décide de faire de Danone une « entreprise à mission ».
Cette mission est d’apporter la santé par l’alimentation au plus grand nombre. Ainsi, une fois ce projet voté et approuvé par le conseil d’administration du groupe et les actionnaires en juin 2020, l’entreprise a pu ajouter à ses statuts juridiques une mission, qui va au-delà des critères financiers. L’objectif ultime n’est plus alors uniquement la rentabilité économique mais également la résolution d’un défi social ou environnemental.
Avec un chiffre d’affaires de 25 milliards, plus de cent mille collaborateurs présents à travers le monde et des dizaines de marques populaires (Évian, Badoit, Danette, Activia, Volvic, Blédina, etc.), Danone, pour honorer ce nouveau statut d’entreprise à mission, se fixe quatre objectifs principaux :
1. proposer un portefeuille de produits plus sains ;
2. préserver la planète et ses ressources ;
3. protéger ses salariés dans le monde ;
4. promouvoir une croissance inclusive, c’est-à-dire une croissance qui permet de réduire les inégalités.
L’atteinte de ces objectifs est évaluée selon des critères mesurables par une entreprise tierce. Et si l’évaluation est négative, Danone peut se voir retirer la qualité d’entreprise à mission.
L’éviction d’Emmanuel Faber ne semble pas avoir pour cause principale un désaccord interne par rapport à cette vision stratégique, mais elle serait plutôt liée à un problème de gouvernance, certains membres du conseil d’administration et directeurs opérationnels lui reprochant un management trop autoritaire et centralisé.
Mickaël de Talhouët
Actuailes n°129 - 24 mars 2021
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