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Arctique, la banquise convoitée pour ses ressources naturelles

Arctique, la banquise convoitée pour ses ressources naturelles

25-05-2021 à 17:57:00

Le 20 mai dernier, les huit États membres du conseil de l’Arctique se sont rencontrés en Islande pour le XIIe sommet des ministres des Affaires étrangères représentant les nations du Grand Nord. Leur but ? Tenter de s’entendre sur les nouvelles opportunités que recèle cette région du globe.

Le conseil de l’Arctique regroupe tous les pays ayant un espace maritime ou terrestre au nord du cercle polaire arctique1. Il s’agit de six pays européens (Danemark, Norvège, Finlande, Islande, Suède et Russie) ainsi que du Canada et des États-Unis (concernés par l’Alaska).

Cette région, glaciale et extrêmement inhospitalière, se compose de l’océan Arctique (dont une partie de la surface est constituée de la banquise), mais également de toutes les terres émergées – comme le Groenland danois et les innombrables îles de toutes tailles – ainsi que des côtes continentales nord de l’Europe et de l’Amérique.

Or, le réchauffement du climat polaire donne à la région un intérêt stratégique nouveau puisqu’il rend désormais possible l’exploitation par les hommes des ressources naturelles locales. Et celles-ci sont nombreuses. En effet, l’Arctique représente 6 % de la surface du globe, mais probablement 25 % des réserves mondiales d’hydrocarbures. Sans parler de gisements miniers que l’on estime colossaux ! De même, les stocks de poissons y semblent gigantesques, alors que les autres océans souffrent de surpêche qui conduit à une baisse de la ressource mondiale.

Mais surtout, la fonte des glaces rend plus praticable la route du nord, cette voie maritime qui relie l’Europe à l’Asie en contournant la Russie par le nord. Plus courte de 7 000 km par rapport à la voie sud, elle permettrait de ne plus dépendre du canal de Suez et des turbulences du Proche et du Moyen-Orient.

Ces opportunités économiques aiguisent les appétits des nations riveraines, lesquelles essaient de réaffirmer leurs droits respectifs et de maximiser leurs intérêts. Elles se fondent en partie sur le droit international : en effet, la convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982 définit les zones d’exploitations exclusives réservées à chaque pays côtier et les règles pour éventuellement les élargir. Mais les États-Unis n’ont jamais ratifié cette convention. Les rivalités se traduisent donc aussi par des démonstrations de force croissantes. Les Russes créent de nouvelles bases militaires en Arctique, tandis que les Américains organisent des manœuvres de l’OTAN de plus en plus près des zones maritimes russes.

Et la situation promet de se compliquer encore un peu plus. Attirée par les perspectives de la zone et bien que n’ayant aucune côte concernée, la Chine annonce désormais se considérer comme « une puissance presque arctique »… 

1. Regardez votre carte du monde : parmi les cinq parallèles qu’on représente en général (l’équateur, les deux tropiques
et les deux cercles polaires), c’est celui qui est tout au nord : 66° 33’ 48,430’’ très exactement !

Siegfried

Actuailes n°132 - 26 mai 2021


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