Israël-Palestine d’un conflit local à une question mondiale

Des affrontements meurtriers ont repris fin avril entre les forces israéliennes et les groupes armés de la bande de Gaza. Cette nouvelle flambée de violence, qui a déjà tué plus de deux cents personnes (dont 90 % de Palestiniens), a été déclenchée par une étincelle.

En réalité, c’est un conflit qui dure depuis plus de soixante-dix ans et qui semble insolvable. Car il est alimenté par plusieurs facteurs, extraterritoriaux pour certains : colonisation israélienne, conditions de vie des Palestiniens aggravées par la crise sanitaire, abandon des soutiens internationaux…

Gaza brûle-t-elle ?

Ouvert depuis la création de l’État d’Israël en 1948, le conflit entre les deux parties n’a jamais cessé. Au moins sur le fond. L’État israélien a étendu peu à peu son emprise territoriale, en chassant des milliers de Palestiniens en Cisjordanie (au nord-est du pays) ou dans la bande de Gaza (au sud-ouest). Cette frange de 360 km² et de 2 millions d’habitants est régulièrement la cible et l’origine d’affrontements avec Israël. Le blocus, la pauvreté, l’abandon d’une partie de la communauté internationale et les conséquences de la crise sanitaire rendent la vie des Gazaouis très difficile. Dans ces conditions, il en faut peu pour qu’un feu s’allume.

Une nouvelle expression
des tensions

Les tensions sont donc constantes et, visiblement, inapaisables. Même si les affrontements armés ne sont pas systématiques, les deux camps se renvoient régulièrement des avertissements plus ou moins musclés. Et c’est souvent à Jérusalem, où cohabitent notamment juifs israéliens et musulmans palestiniens, qu’est grattée l’allumette. La ville « trois fois sainte » est un foyer des religions dont elle comporte des symboles très forts. Elle est aussi, bien souvent, un foyer ardent qui embrase le reste du pays.

L’exportation du conflit

Mais Jérusalem est également une ville unique, inscrite au patrimoine mondial de l’humanité et un concentré de richesses que le monde entier connaît. Sauf qu’aujourd’hui encore, les médias de tous bords, de tous pays, relatent la violence qui frappe ces co-
résidents. Ces faits qui paraissent, après presque trois quarts de siècle de conflit, une copie d’une copie d’une copie…

Finalement, plus que le style d’architecture et la densité historique, plus que la ferveur religieuse et la beauté des symboles, c’est surtout la question d’un conflit qui semble éternel et sans issue que parvient à exporter la Palestine. 

Abu Jibril

Actuailes n°132 - 26 mai 2021