Cratère de Vix, bronze, VIe siècle avant Jésus-Christ
Collection du musée du Pays châtillonnais
Trésor de Vix, Châtillon-sur-Seine, Côte-d’Or © Jacques Blanchard
Un mètre soixante-quatre, c’est la taille de ce cratère en bronze, un vase d’une contenance de 1 100 litres (soit l’équivalent de près de mille cinq cents de nos bouteilles) destiné à contenir
une boisson à base de vin.
Le vin n’était jamais bu pur, mais allongé avec de l’eau et agrémenté d’épices. Cet objet a-t-il jamais été utilisé pour cet usage ? Il est impossible d’en être certain.
Vers 500 avant Jésus-Christ est placé dans une tombe le plus grand vase antique retrouvé par les archéologues. Ce vase provient d’un atelier grec du sud de l’Italie. Les spécialistes ne savent pas comment ce vase aux dimensions impressionnantes a pu être transporté du lieu de sa fabrication à cette place forte de notre actuelle Bourgogne. Certainement par la mer, puis par des cours d’eau. Il est ainsi le signe des échanges entre des régions très éloignées.
Peut-être a-t-il été offert comme cadeau d’apparat entre puissants, avant de rejoindre la tombe de celle qu’on a appelée la princesse de Vix. Cette femme devait avoir une position sociale éminente, étant donnée la richesse du trésor contenu dans sa tombe : des bijoux en pierre, ambre, corail et or, de la vaisselle en céramique et en bronze. Le corps de la défunte était placé sur un char dont les roues, démontées, avaient été placées le long du mur du caveau.
Ce récipient est exceptionnel, non seulement par sa taille, mais aussi par la qualité d’une réalisation qui lui a permis d’arriver en très bon état jusqu’à nous.
Le décor mérite d’être observé. Des gorgones1 grimaçantes et tirant la langue ornent les anses en forme de volutes (chacune pèse tout de même 46 kg…).
Une large frise en bas-relief2 décore le tour du col. Huit quadriges, chars à deux roues tirés par quatre chevaux, conduits par des auriges aux longues tuniques. Ils alternent avec des hoplites, fantassins grecs lourdement armés, portant casque, armure et bouclier.
Le couvercle supporte la statue d’une femme, dont la main tendue tenait peut-être un objet qui a disparu.
Sophie Roubertie
Actuailes n°132 - 26 mai 2021
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