As-tu pu ces dernières semaines contempler la croissance des plantes et leur explosion de fleurs qui annoncent les fruits de l’été et de l’automne ? Les arbres, arbustes et herbes des champs, refuges des oiseaux, rongeurs et autres animaux, donnent à celui qui sait les observer une profonde leçon de vie : la « leçon de saisons ».
L’hiver est la saison froide où les arbres sont nus. Rien ne pousse, la nature entière paraît en sommeil. Y a-t-il encore quelque vie dans ces grands troncs sombres ? Tout semble comme mort. Et pourtant…
Le printemps est la saison où reviennent chaleur et lumière. Le soleil réchauffe et illumine la terre entière. Il lui redonne vie, comme le prince charmant par un baiser réveille la Belle au bois dormant. La sève, qui est comme le sang des arbres, s’anime en eux et pousse vers le ciel : de nouvelles branches souples prolongent les anciennes branches dures et aux extrémités paraissent les premières feuilles. Et dans les saisons suivantes, été puis automne, les fleurs viendront, puis les fruits.
L’arbre qui paraissait mort en hiver montre au printemps l’énergie qui était en lui. Sous l’action conjuguée de l’air et du soleil, l’arbre dévoile au grand jour la formidable puissance de vie contenue dans ses racines, sous terre, invisible.
Et pour l’homme ? L’homme est un peu comme un arbre. Il y a en lui comme en l’arbre un grand courant qui passe des racines aux fruits. La racine de l’homme, ce qui en lui est invisible, mais qui contient toute sa puissance d’agir, c’est sa personnalité. Les fruits, ce sont les actes qu’il va poser. Par exemple, quand je rends service : « je », c’est la personne ; le « service », c’est l’acte posé par la personne.
Mais, diras-tu, pour que de la racine l’arbre produise ses fruits, il a fallu l’air, la chaleur, la lumière. Quels seront pour l’homme son air, sa chaleur, sa lumière ? Ce qui permet à l’homme de porter de bons fruits, c’est – comme pour l’arbre – son environnement.
L’atmosphère de l’homme, c’est son environnement humain, les personnes qu’il fréquente et qui vont avoir de l’influence sur lui (en premier lieu sa famille, ses camarades du collège ou du lycée, les gens de la paroisse, du groupe scout ou du club sportif, etc.).
La lumière, c’est ce qui permet de voir. Voir pour l’homme, c’est comprendre. La lumière de l’homme, c’est ce qui éclaire son intelligence. Comme quand ta grand-mère te glisse à l’oreille un bon conseil, qui te permet de sortir d’une situation où tu n’y voyais pas clair. C’est avec son intelligence que l’homme choisit et qu’il dirige son action, notamment en découvrant la différence entre le bien et le mal.
La chaleur, c’est ce qui nous aide à passer à l’action. Comme un bon camarade jovial, qui nous entraîne à chausser nos tennis pour aller courir quand on préfèrerait rester allongé sur un canapé. La chaleur, c’est ce qui va entraîner notre volonté à décider, en choisissant de toujours faire le bien et de toujours s’écarter du mal.
Père Augustin-Marie
Actuailes n°132 - 26 mai 2021
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