La semaine dernière, le ministère de la Défense du Danemark a annoncé que son armée de l’Air avait acheté deux exemplaires du Velis Electro, le premier avion 100 % électrique à avoir obtenu la certification de l’Agence européenne de sécurité aérienne (EASA).
Velis Electro, petit biplace électrique, fabriqué par l’avionneur slovène Pipistrel, servira à l’école d’entraînement des pilotes de la Royal Danish Air Force. Cet achat constitue une grande première en Europe et illustre l’essor des motorisations électriques et à hydrogène dans la filière aéronautique. En effet, le Velis Electro enregistre déjà cinquante commandes et, en parallèle, de très nombreux autres modèles d’avions électriques ou à hydrogène sont dans les cartons des avionneurs européens.
Le poids des batteries ne permet d’électrifier, pour l’instant, que des avions de petite taille sur des distances assez courtes ; c’est donc logiquement sur le segment de l’aviation de loisir ou l’aviation civile court et moyen-courrier que s’effectuent les essais. Ainsi l’avionneur norvégien Tecnam travaille sur le PVolt, un avion de seize places à moteurs électriques qu’il pense livrer en 2026, le Suédois Heart Aerospace finalise l’ES-19, un avion régional électrique qui pourra transporter dix-neuf passagers et les Suisses de Smartflyer prévoient de faire voler un petit quatre places électrique dès 2023.
Du côté des plus gros porteurs, le défi est beaucoup plus complexe et l’avionneur européen Airbus privilégie l’avion 100 % hydrogène qu’il espère pouvoir rendre opérationnel en 2035.
L’enjeu de l’industrie est de trouver une alternative au kérosène dont l’aviation mondiale consomme un million de tonnes par jour (avant la covid, bien sûr). Outre la pollution de l’air que génère sa combustion, le kérosène pose surtout le problème de l’indépendance énergétique de l’Europe. En effet, on l’obtient par raffinage du pétrole, que les Européens importent pour moitié du Golfe persique. Or, l’instabilité latente de la zone, la fluctuation des prix mondiaux et les risques liés au canal de Suez sont autant de menaces sur les importations. Le pétrole est ensuite distillé dans les raffineries des principaux ports d’Europe – comme Le Havre ou Rotterdam – en plusieurs sous-produits, dont le kérosène qui part ensuite en oléoduc vers les grands aéroports.
Mais le panorama des futurs avions électriques ne serait pas complet sans les eVTOL, ces engins à décollage et atterrissage vertical, croisement d’avions, de drones géants et d’hélicoptères. En plein développement, ce secteur a pour leaders les deux groupes allemands Lilium et Volocopter : comptant chacun des centaines d’employés, ils en sont aux étapes de la certification de leurs engins par les autorités aéroportuaires et de la formation des pilotes. Lilium pense faire voler son jet électrique à sept places en 2024 tandis que le taxi volant à deux places de Volocopter devrait voler à Singapour dès 2023.
Alors, levez les yeux et attendez-vous à bientôt voir voler des machines étonnantes !
Siegfried
Actuailes n°133 - 9 juin 2021
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