Depuis le 9 août, il n’est plus possible pour un adulte d’accéder à un restaurant, à un cinéma ou à un TGV sans le précieux sésame. Et cette obligation sera étendue dès le 30 septembre aux enfants de plus de douze ans. Ce pass suscite chez certains beaucoup d’espoir, alors que d’autres Français y voient une grave atteinte à leurs libertés.
Le pass sanitaire
Le pass sanitaire est un document papier ou électronique sur téléphone qui prouve que vous êtes vacciné contre la covid-19 ou que vous avez été testé négativement il y a moins de 72 heures. Il vous est demandé de le présenter pour entrer dans différents lieux, généralement très fréquentés : cinémas, bibliothèques, musées, hôtels, grands magasins, stades ou encore hôpitaux.
Cette mesure concerne également les clubs de sport, mais pas les lieux de culte comme les églises pour les messes. Seuls des policiers ou des gendarmes peuvent exiger en plus votre pièce d'identité. Le pass est enfin demandé pour certains métiers comme serveurs, médecins ou infirmières. Sans pass, ils ne sont plus payés.
Une décision majeure
Voulu par le gouvernement, le pass sanitaire a pour objectif de lutter contre l’épidémie de covid-19 par la généralisation de la vaccination des plus de douze ans. L’État espère ainsi éviter un nouveau confinement dû à une quatrième vague de cette maladie.
Le déploiement du pass sanitaire s’accompagne d’une campagne de vaccination massive, jusque dans les écoles pour cette rentrée. Les campagnes de publicité sont nombreuses. Le gouvernement semble avoir gagné son pari car deux Français sur trois sont aujourd’hui vaccinés. Au total, on estime le coût des mesures liées à la covid-19 à 500 millions d’euros par jour.
De nombreuses réticences
Durant l’été, des centaines de manifestations spontanées ont eu lieu afin de protester contre la mise en place du pass sanitaire. Elles ont rassemblé au total plusieurs centaines de milliers de Français, ce qui est rare durant les vacances. Certains manifestants expriment tout d’abord leur refus de la vaccination quasi obligatoire, surtout des enfants. Ils font valoir que les techniques utilisées par ces vaccins pourraient avoir des effets non maîtrisés à l’avenir et qu’il existe dès à présent des risques nombreux
d’effets secondaires.
De plus, ils mettent en doute la stratégie du gouvernement en donnant l’exemple d’Israël qui, en dépit d’une vaccination massive, est l’un des rares pays à avoir affronté une vague majeure d’épidémie cet été. Mais la plupart des protestataires dénoncent surtout un recul majeur des libertés individuelles et la mise à l’écart d’une partie des Français par la création de deux catégories de citoyens.
Loin d’être anecdotique, la mise en place du pass sanitaire, qui vise à rendre incontournable la vaccination des plus de douze ans, nous permet de nous interroger sur nos libertés. Jusqu’où sommes-nous prêts à y renoncer ? Le jeu en vaut-il la chandelle ? Ce pass sera-t-il à l’avenir amené à se généraliser pour d’autres sujets, comme dans certains films de science-fiction ?
André Lefort
Actuailes n° 134 - 15 septembre 2021
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