Il est difficile aujourd’hui d’acheter un vélo, une tondeuse à gazon ou encore une voiture neuve rapidement. Ces difficultés sont dues à une pénurie de matières premières nécessaires pour fabriquer ces produits, qui devrait s’aggraver à l’approche de Noël.
Prix qui s’envolent et rayons vides
De nombreux secteurs connaissent aujourd’hui de grandes difficultés pour s’approvisionner ou garder des prix bas. Par exemple, des usines de voitures tournent au ralenti, car elles manquent de puces électroniques. Les clients doivent donc attendre plus longtemps pour être livrés et ont peu de chances d’obtenir un rabais. De même dans la construction, la rareté du bois fait grimper l’addition des travaux, certains types de bois ayant vu leur prix multiplié par trois. Ce secteur souffre également du manque de cuivre ou de plastique. Enfin, le prix des vélos s’est envolé de 10 % à cause des tensions sur l’aluminium.
Une demande en hausse
En économie, les prix sont fixés par la confrontation de l’offre et de la demande. Cela signifie que s’il y a beaucoup d’acheteurs et peu d’objets à acheter, les prix vont naturellement augmenter car ce qui est rare est cher. À l'inverse, si beaucoup de produits peinent à trouver un acheteur, ils vont être soldés, voire bradés à bas prix. Aujourd’hui, on assiste à une reprise de l’économie après la crise liée au coronavirus. Il y a donc une forte demande d’achats, surtout en Chine et aux États-Unis, et ces deux pays assèchent le marché des matières premières. De plus, surtout en Asie, certaines usines ont à nouveau fermé en août et peinent à retrouver une bonne production, comme c’est le cas, par exemple, pour les baskets Nike ou Adidas. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, le prix du transport de baskets en bateau entre la Chine et l’Europe a été multiplié par quatre. En effet, on manque de conteneurs et on ne peut pas en produire de nouveaux, car on manque d’aluminium. D’une manière générale, il faut donc plus de temps et payer plus cher pour être livré.
Faire ses courses de Noël maintenant ?
Alors que vous et vos parents étiez concentrés sur les fournitures scolaires, c’était finalement le bon moment de faire vos courses de Noël. En effet, alors que généralement c’est en novembre que l’on fait les meilleures affaires, ce ne devrait pas être le cas cette année.
En effet, 90 % des jouets sont produits en Asie, qui est l’usine du monde pour de nombreux cadeaux : habits, ordinateurs… Or, les magasins américains ont déjà passé de grosses commandes pour Noël, faisant grimper les prix… et le transport reste très cher.
Cela amène à réfléchir sur nos modèles économiques. Dépendre de l’Asie pour ses achats est-il une bonne chose ? Cela freine notre économie aujourd’hui et peut être dangereux pour des produits comme les médicaments. N’est-il pas temps de retrouver une autonomie en France ? Il est quand même étonnant de manquer de bois dans un pays couvert de forêts... Mais la bonne nouvelle ne pourrait-elle pas être qu’un Noël moins commercial nous permette de nous recentrer sur l’essentiel et le mystère du moment ?
Julien Magne
Actuailes n° 134 - 15 septembre 2021
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