À l’occasion des 210 ans de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, retrouvez le récit d’une journée de l’un d’entre eux.
Il est trois heures du matin, la sonnerie retentit dans le centre de secours et me réveille dans mon appartement. Je me lève, m’habille, descend par la perche de feu pour rejoindre le poste de veille opérationnelle. Dans cette salle arrivent, par une application sur ordinateur, les ordres de départ des secours. Le sergent de jour et le stationnaire me préparent les radios et la fiche d’ordre de départ, feuille automatisée et imprimée où sont indiqués les premiers renseignements de l’intervention et surtout l’adresse.
Je monte dans le camion et nous fonçons avec l’équipage, sirène hurlante dans la nuit. Arrivés sur les lieux, c’est un feu d’appartement qui a surpris l’ensemble des habitants de l’immeuble. La manœuvre d’établissement des lances et des tuyaux pour monter à l’étage concerné prend du temps, nous faisons au plus vite. Rassurer les gens est fondamental pour éviter la panique. Le feu est rapidement maîtrisé grâce à la première équipe entrée dans le volume sinistré, un caporal et un sapeur jeune de dix-huit ans (l’âge minimum pour intégrer l’unité). Ils ont, en effet, été particulièrement efficaces grâce à un entraînement de choc.
Leur quotidien ? Réveil dès 6h30 ; manœuvre incendie (différents scénarios répétés de nombreuses fois lors des entraînements) de 8h à 10h et les séances de sport particulièrement intensives (de 10h à 12h et une seconde de 17h à 19h). Quand il n’est pas sur intervention, le pompier de Paris se prépare et s’entraîne.
En plus de ce cœur de métier opérationnel, la caserne fonctionne en toute autonomie. Un sapeur de première classe (en première année) est ainsi affecté pour vingt-quatre heures en tant que garde cuisine, il doit préparer et servir les repas pour l’ensemble de la compagnie, soient quatre-vingt environ.
Un autre nommé « soupier » est chargé de distribuer en camionnette ces repas et réapprovisionner en matériel les différentes casernes de la compagnie (au nombre de trois en moyenne), il passe ainsi sa journée à sillonner les routes pour servir les pompiers de garde. Un dernier, caporal-chef celui-ci après trois ans de service, s’occupera
– en plus de son poste de chef du véhicule de secours et d’assistance aux victimes – de gérer le mobilier des chambres et bureaux, et cela entre les interventions.
Le métier est donc celui de l’action, tournée au service des autres, en premier lieu les victimes, mais aussi de ses camarades. Intégrer la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris n’est pas chose facile, nous sommes pompiers militaires en particulier, mais plus difficile est-il de rester et durer : c’est un rythme fatiguant mais exaltant. Aux jeunes qui cherchent à donner leur vie pour leur prochain, il s’agit bien d’un métier dans lequel on se donne, mais où l’on reçoit beaucoup. Venez et vous verrez !
Actuailes n°135 - 29 septembre 2021
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