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Chasseurs des profondeurs : concevoir et construire des sous-marins

Chasseurs des profondeurs : concevoir et construire des sous-marins

28-09-2021 à 19:50:00

Nous avons appris récemment l’annulation par l’Australie de la vente de sous-marins fournis par la France. Le gouvernement australien souhaiterait désormais acquérir des sous-marins à propulsion nucléaire fabriqués par les Américains. Quel que soit leur mode de propulsion, quelles sont les principales difficultés que l’on rencontre pour concevoir et construire ces navires ?

La principale caractéristique d’un sous-marin est sa capacité à se déplacer sous l’eau, jusqu’à des profondeurs importantes, pour être invisible depuis la surface. Sa forme cylindrique et allongée vient de là. Le cylindre est une forme qui résiste très bien à la pression de l’eau. Un sous-marin possède par ailleurs deux coques, l’une à l’intérieur de l’autre, pour protéger l’équipage.

Entre ces deux coques se trouvent les ballasts. Ce sont des réservoirs très spéciaux, que l’on peut remplir d’eau ou vider. En les remplissant d’eau de mer, le sous-marin augmente sa masse et s’enfonce donc sous l’eau : c’est ce qui lui permet de plonger. Pour faire surface, l’eau est chassée des ballasts par de l’air. Le sous-marin, allégé, remonte !

Il faut maintenant pouvoir avancer sous l’eau. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les premiers sous-marins devaient opérer très près de la surface pour faire fonctionner leurs moteurs, qui utilisaient l’oxygène de l’air extérieur. Depuis, différentes méthodes ont été mises au point pour que les sous-marins restent sous l’eau plus longtemps. L’une d’entre elles est la propulsion nucléaire, qui utilise une mini centrale nucléaire pour fournir de l’électricité à bord, donnant au sous-marin une autonomie gigantesque.

Enfin, n’oublions pas la mission première du sous-marin : détecter des ennemis et les attaquer, qu’ils soient sur la mer, sous la mer ou sur terre. Pour cela, il embarque des détecteurs très avancés. Un sonar, d’abord, qui envoie des ondes acoustiques dans l’eau pour identifier ce qui s’y trouve. L’ennui, c’est que, comme une lampe la nuit permet de voir mais révèle aussi sa position, le sonar permet aux ennemis de savoir où se trouve le sous-marin. Il est donc équipé d’antennes acoustiques pour écouter tout ce qui se passe dans l’eau sans être détecté.

Il faut des marins pour faire fonctionner tous ces appareils et machines complexes. Il a donc fallu mettre au point de nombreux systèmes pour permettre la vie de l’équipage dans cet espace réduit pendant longtemps. L’air est filtré et l’oxygène doit être renouvelé. L’eau de mer est transformée en eau douce pour être buvable et pouvoir se laver. Le cycle des jours et des nuits est simulé par le changement de la lumière à bord…

Les sous-marins sont donc des systèmes très compliqués, l’on comprend pourquoi leur fabrication peut prendre de nombreuses années ! Les sous-marins français devaient être livrés à partir de 2030, il y a fort à parier que les sous-marins américains ne seront livrés, eux, qu’à partir de 2040 ou plus tard encore. 

Malo du Bretoux

Actuailes n°135 - 29 septembre 2021

 


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