Tirs de missiles en Corée

Le 9 septembre, la République démocratique populaire de Corée du Nord commémorait par un défilé militaire son 73e anniversaire. Le 15 septembre, les deux Corée procédaient chacune à des démonstrations de tir de missiles. Sur la péninsule coréenne, la guerre froide n’est pas terminée.

Retour en arrière

La Corée était occupée par l’empire du Japon depuis 1910. En 1945, à la capitulation nippone, la péninsule est partagée entre les vainqueurs. Le 38e parallèle sert de démarcation : l’Union soviétique, communiste, occupe le nord ; les États-Unis occupent le sud. Les négociations pour une réunification échouent en 1948 et aboutissent à la création de deux États. La guerre de Corée éclate en 1950. Elle s’achève en 1953 sur un armistice qui n’est qu’un accord de cessez-le-feu. L’ONU, nouvellement créée, fut chargée d’en surveiller l’application. Ce fut sa première mission ; elle est toujours en cours. Aucun traité de paix n’ayant été signé, les deux Corée sont donc officiellement toujours « en guerre ». De nombreuses escarmouches ont émaillé chaque décennie. Une étincelle pourrait suffire à remettre le feu aux poudres.

Au Nord

Kim-Jung Un (prononcer « eun ») est le troisième dictateur de la dynastie Kim. Défilés militaires, culte de la personnalité, contrôle des médias, surveillance de la population, tous les ressorts d’un État totalitaire sont à l’œuvre dans cette République populaire qui n’a rien de « démocratique ». Surtout, La Corée du Nord est le pays le plus militarisé au monde et a développé un programme d’armes nucléaires qui a abouti à un premier essai réussi en 2006. Depuis, ce pays fait l’objet de sanctions économiques très sévères et procède régulièrement à des tirs de missiles balistiques pour intimider son voisin sud-coréen. Le 15 septembre, un missile, tiré depuis un train, a terminé sa course dans la mer du Japon (cf. photo).

Au Sud

De son côté, la Corée du Sud, régime démocratique soutenu par les États-Unis, est passé en un demi-siècle du statut de « pays en voie de développement » à celui de onzième puissance économique mondiale. Elle cherche à s’émanciper de la tutelle américaine : trente mille soldats occidentaux sont encore stationnés sur son sol pour contrer une invasion. Réponse délibérée ou hasard du calendrier : le même jour que son voisin, c’est à partir d’un sous-marin qu’elle a procédé à un tir de missile. Elle entre ainsi dans le club très fermé des armées qui maîtrisent cette technologie.

Le 21 septembre, le président sud-coréen Moon Jae-In a prononcé un discours à la tribune des Nations unies, à l’occasion de l’Assemblée générale de l’organisation. Il a appelé son voisin du Nord à s’entendre pour déclarer la fin de la guerre de Corée. Illustrant cette réplique fameuse du maréchal allemand Bismarck : « La diplomatie sans les armes, c’est la musique sans les instruments. » 

Le savais-tu ?

La France a participé à la guerre de Corée avec un navire de guerre et un bataillon fournis à la force des Nations unies. Près de trois cents soldats y sont « morts pour la France ».

Emmanuel

Actuailes n°135 - 29 septembre 2021