Le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, a rencontré le 13 septembre en Égypte le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Cette visite est la première d’un chef de gouvernement israélien depuis plus de dix ans en Égypte.
Une visite exceptionnelle
Le Premier ministre israélien s’est rendu en Égypte, dans une ville côtière du Sinaï (région entre l’Égypte et Israël), pour y rencontrer le président de ce pays, le maréchal al-Sissi. Ce type de rencontres, fréquentes avant 2011, ne s’était plus produit depuis la révolution égyptienne il y a plus de dix ans.
Le principal sujet d’échange concernait la situation des Palestiniens de Gaza, dont les conditions de vie sont très difficiles. Le terrorisme islamiste dans la péninsule du Sinaï – où se déroulait la rencontre – a également été au cœur des discussions. D’une manière générale, les relations entre ces deux poids lourds de la région sont au beau fixe. Et cela depuis plusieurs décennies…
L’illustration des liens entre les deux voisins
Bien que la région du Sinaï soit l’objet de tensions et de plusieurs guerres au XXe siècle, l’Égypte est le premier pays arabe à avoir signer un accord de paix avec Israël (en 1979, sous l’égide des États-Unis). Depuis, les rapports entre les deux voisins sont passés de cordiaux à amicaux aujourd’hui. Notons que les intérêts communs sont nombreux : la cause palestinienne que défend l’Égypte, les sujets d’immigration et de sécurité, les échanges commerciaux et économiques, le canal de Suez, le tourisme (beaucoup d’Israéliens viennent sur les côtes égyptiennes en vacances !) qui apporte une manne financière, le gaz qui se trouve en Méditerranée, etc.
En fait, les dirigeants se sont rencontrés pour se dire que tout va bien et qu’ils peuvent faire encore mieux ensemble. Qu’en pensent leurs amis et leurs ennemis ?
Les messages vers l’extérieur
Les Américains saluent cette entente entre les deux pays, car elle leur permet d’avoir des alliés solides au Moyen-Orient, rares dans une région troublée (Liban en déclin, chaos en Libye, guerre en Syrie…). Cette situation nous rappelle la série de rapprochement entre plusieurs pays arabes et Israël ces derniers mois. L’objectif américain de laisser à d’autres le rôle de stabiliser la région est presque atteint.
Les photos de Sissi et Bennett côte-à-côte sont aussi des messages adressés à leurs ennemis comme l’Iran ou les terroristes : « Attention, nous collaborons ! » L’union fait la force.
Mais ces très bonnes relations ne sont pas toujours du goût des peuples, ni d’autres pays comme la Turquie. Et certains facteurs extérieurs pourraient tôt ou tard ébranler tout cet équilibre fragile comme un château de cartes. « Les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts », disait le général de Gaulle.
Abu Jibril
Actuailes n°135 - 29 septembre 2021
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