La rentrée de septembre voit le traditionnel exercice de présentation du budget au gouvernement. Quelques explications pour mieux comprendre comment est « fabriqué » le budget.
«L’État n’est pas manchot et ne peut l’être, écrit un célèbre économiste français du XIXe siècle, Frédéric Bastiat. Il a deux mains, l’une pour recevoir, l’autre pour donner, autrement dit la main rude et la main douce. » Chaque année, au mois de septembre, le ministre de l’Économie et des Finances présente le budget en Conseil des ministres, avant qu’il ne soit voté par le Parlement.
La « main rude » correspond aux recettes de l’État et la « main douce » aux dépenses. La construction d’un budget annuel, que ce soit en entreprise, au sein du foyer familial ou à l’échelle de l’État, implique un travail de projection : ceux qui élaborent un budget définissent donc des hypothèses sur les rentrées (salaires pour une famille, chiffre d’affaires pour une entreprise, taxes et impôts pour l’État) et sur les dépenses de toutes sortes qui seront générées l’année suivante.
En théorie, le budget doit être à l’équilibre, c’est-à-dire que l’on ne peut pas dépenser plus que ce que l’on gagne, sauf si l’on a recours à l’endettement. Et l’État, cette année encore, pour financer son budget aura recours à l’endettement. C’est ce qu’on appelle le déficit. Il devrait s’établir en 2022 à 4,8 % du produit intérieur brut (PIB), c’est-à-dire de la richesse produite en France en une année.
Pour financer ce budget qui, en 2022, sera de 302 milliards d’euros, l’État prélève des taxes et des impôts auprès des particuliers et des entreprises. L’essentiel des recettes est fourni par trois prélèvements : la taxe sur la valeur ajoutée ou TVA, supportée par le consommateur, l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) et l’impôt sur les sociétés. L’on pourrait également mentionner l’impôt sur la fortune immobilière et la taxe sur les produits pétroliers. Notons que les caisses de l’État, alimentées par ces impôts et ces taxes, financent également la Sécurité sociale et les collectivités locales (les communes, les départements, les régions, etc.).
Ces recettes colossales (plus de 230 milliards en 2019) viennent chaque année financer les « postes » de dépenses de l’État : l’enseignement et la recherche, la défense, la solidarité et l’emploi, la sécurité, les transports, la justice, la santé. La moitié des dépenses de l’État servent à la rémunération du personnel des différentes administrations : enseignants, chercheurs, policiers, militaires, juges, personnel hospitalier. L’État est, de loin, le principal employeur du pays !
Cette année, porté par des prévisions de croissance de 6 % en 2022, le budget présente une augmentation de 11 milliards d’euros de dépenses, pour financer notamment la rénovation énergétique des bâtiments et le recrutement de davantage de policiers. À titre d’exemple, le « poste » de l’Éducation nationale représente le premier budget avec plus de 56 milliards d’euros. Vient ensuite celui des armées, avec 41 milliards d’euros.
Mikaël de Talhouët
Actuailes n°135 - 29 septembre 2021
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