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Harkis : la fin d’une terrible injustice ?

Harkis : la fin d’une terrible injustice ?

28-09-2021 à 20:52:00

Les harkis sont les soldats musulmans qui, en Algérie, avaient choisi de se battre avec l’armée française pour rester Français. Le président Macron a décidé de réparer les injustices commises contre eux après l’indépendance de l’Algérie en 1962.

Enfants de la guerre

De 1954 à 1962, l’armée française doit affronter en Algérie un mouvement armé qui réclame l’indépendance, le Front de libération nationale ou FLN. Le FLN commet des attentats, terrorise les civils et dispose de petites bandes armées qui sont traquées par l’armée française dans les campagnes.

L’Algérie n’est pas une colonie, car elle constitue plusieurs départements français. Plus de 1,5 million de pieds-noirs (Français installés en Algérie) y vivent. Durant les huit années de guerre, de nombreux Algériens musulmans rejoignent l’armée française. Ils sont appelés « harkis ».

L’histoire d’un abandon

Lors des pourparlers secrets avant l’indépendance, le FLN s’engage auprès des Français à ne pas exercer de vengeance contre les harkis. Mais, en 1962, quand l’indépendance est déclarée, la promesse n’est pas tenue. Plusieurs dizaines de milliers de harkis sont alors massacrés avec leurs familles, souvent dans des conditions très cruelles. En dépit de ce qui se passe devant ses yeux, l’armée française a interdiction d’intervenir pour protéger ses anciens camarades et ne peut les ramener en France même s’ils sont en danger de mort. Heureusement, certains militaires désobéiront et cacheront harkis et familles dans les cales de bateaux vers la métropole. D’autres parviennent à fuir par leurs propres moyens.


Un accueil honteux

Mais, arrivés en France, les harkis sont généralement dirigés vers des camps aux conditions sanitaires déplorables. Ils sont considérés comme réfugiés et non comme anciens combattants. Les hommes politiques les ignorent s’ils sont de droite, car ils réveillent leur mauvaise conscience, et certains à gauche, souvent liés au FLN, les considèrent comme des parias qui ont collaboré avec l’ennemi. Quelques anciens combattants sauvent l’honneur et, dans l’indifférence générale, prennent soin de ces oubliés.

Tout commence à changer en 2001 avec le président Chirac (ancien officier de cavalerie en Algérie) qui reconnaît la dette de la France envers ses anciens combattants. Les présidents Sarkozy et Hollande continuent cet élan de reconnaissance.

Le président Macron a, pour sa part, décidé d’aller plus loin. Le 20 septembre à l’Élysée où il avait convié de nombreux harkis et leurs descendants, le président a déclaré : « Aux combattants abandonnés, à leurs familles, qui ont subi les camps, la prison, le déni, je demande pardon. Nous n’oublierons pas. » Emmanuel Macron leur a promis une loi de reconnaissance et de dédommagement avant la fin de l’année, bel hommage à ceux qui ont choisi la France et lui sont restés fidèles jusqu’à la mort ou la misère. 

André Lefort

Actuailes n°135 - 29 septembre 2021


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