Les sous-marins de Naval Group
Une entreprise moderne et dynamique
Naval Group est une entreprise française de construction navale militaire. Son histoire remonte à 1631 et à la création des arsenaux, le cardinal de Richelieu souhaitant donner à la France une flotte capable de rivaliser avec l’Angleterre. Naval Group est principalement détenu par l’État, à 62 %, et par l’entreprise Thales à 35 %. L’entreprise compte 15 000 employés, répartis dans dix-huit pays. Très innovante, elle produit, pour la Marine française et d’autres pays, des sous-marins, des frégates et des porte-avions. En France, le groupe est implanté à Toulon, Cherbourg (construction des sous-marins) ou encore Lorient.
Une entreprise exportatrice
Naval Group vend de nombreux bâtiments de guerre à l’étranger. Elle a ainsi vendu des sous-marins à l’Inde, à la Malaisie ou au Brésil. Mais le contrat australien était hors-norme pour l’entreprise française. Il s’agissait de fournir douze sous-marins Barracuda à propulsion diesel-électrique, très discrets. D’une longueur de 97 mètres, ils devaient pouvoir plonger à 300 mètres, rester en mer trois mois et embarquer une large gamme de missiles, mines, torpilles et drones. Les militaires australiens, le 15 septembre dernier, jour de l’annulation officielle de la commande par leur Premier ministre, exprimaient encore leur satisfaction devant l’avancée du projet. Cette annulation a donc une cause politique et n’est pas liée aux performances du sous-marin français.
Le temps des comptes
Pour Naval Group, il s’agit désormais de présenter une facture aux Australiens. En effet, un contrat a été signé et il doit être respecté. Tout contrat peut être rompu, mais une rupture doit être motivée et, le cas échéant, assortie de pénalités financières pour compenser les coûts engagés. Naval Group va ainsi devoir reclasser les 650 personnes qui travaillaient sur le projet. Au total, la somme de 250 millions d’euros est évoquée, mais les calculatrices continuent à tourner.
En 2016, quand l’Australie commande douze sous-marins à l’entreprise française Naval Group, il s’agit du plus gros contrat d’armement jamais passé à une entreprise française.
Avec un montant de 56 milliards d’euros, on parle de « contrat du siècle ». Passée la désillusion de la rupture de commande, l’heure est désormais à chiffrer la facture de dédommagement.
Le savais-tu ?
L’industrie de Défense française a un chiffre d’affaires de 15 milliards d’euros. Regroupant dix grands groupes (Thales, Naval Group, Dassault...) et plus de 4 000 petites et moyennes entreprises, l’industrie française de l’armement emploie plus de 200 000 personnes, souvent très qualifiées. Elle livre des matériels modernes à l’armée française et à des armées étrangères. La France est ainsi le 3e exportateur d’armement au monde sur la période 2016-2020, avec une hausse très forte des ventes, derrière les États-Unis et la Russie. Les produits vedettes sont les avions, avec le Rafale, les sous-marins, les hélicoptères et les canons avec le CAESAr.
André Lefort
Actuailes n°135 - 29 septembre 2021
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