Le 1er octobre est le jour de la fête nationale en République populaire de Chine. Toute la population bénéficie d’une semaine de congés exceptionnels. Sauf à Taïwan.
Les trois Golden Weeks
En Chine, il existe trois « semaines d’or », associées à trois jours fériés. Celle du festival du Printemps marque l’entrée dans la nouvelle année lunaire : c’est le Nouvel An chinois, qui a lieu en janvier ou février. La semaine d’or de la Fête du travail a lieu autour du 1er mai. Celle de la fête nationale, le 1er octobre. Pour ces trois occasions, trois jours de congés payés sont accordés par l’État. Ces « grandes vacances » permettent aux Chinois de voyager dans leur pays et, pour beaucoup, de retrouver leur famille.
Les commémorations d’octobre
La République populaire de Chine a été fondée le 1er octobre 1949 par Mao Zedong. Cette date marque la fin de la guerre civile chinoise, qui voit la victoire de la Révolution communiste. Pour commémorer cet événement, de nombreuses festivités sont organisées par le gouvernement dans toute la Chine continentale. À Pékin, la célèbre place Tian’anmen est décorée, des défilés militaires y sont organisés, des portraits des grands dirigeants y sont exposés.
Taïwan, l’autre « République de Chine »
Il n’y a que sur l’île de Taïwan que cette fête n’est pas populaire. Et pour cause : c’est là que se sont réfugiés en 1949 les Chinois « nationalistes » ayant perdu la guerre civile. Ils sont aujourd’hui vingt-trois millions. De l’autre côté du détroit, sur la Chine continentale, ils sont plus d’un milliard. Mais pour tous les pays, il ne peut y avoir qu’« une seule Chine » ; il n’y a d’ailleurs qu’un siège à l’Organisation des Nations unies. Deux Républiques pour une seule voix.
Le Loup et l’Agneau
« La raison du plus fort est toujours la meilleure. » Taïwan, le 25 octobre 1971, a cessé de représenter la Chine au siège de l’ONU, officiellement remplacée par le gouvernement de Pékin. On ne pouvait pas continuer d’ignorer un quart de la population mondiale. C’était il y a cinquante ans. Quant au retour de Taïwan dans le giron de l’Empire du milieu, c’est un enjeu majeur des années à venir. Xi Jinping, le président chinois, a promis qu’il ne laisserait pas ce « fardeau » aux générations futures. Intensifiant le bras de fer diplomatique, il fourbit ses armes, en espérant ne pas avoir à s’en servir. Patience est mère de prudence ; mais la Chine a une faim de loup…
Emmanuel
Actuailes n° 136 - 13 octobre 2021
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