Ces dernières semaines, les ARS1 ont signalé un pic épidémique de bronchiolites chez les nourrissons, qui entraînait l’occupation d’un grand nombre de lits de réanimation pédiatrique. Faisons le point sur cette infection qui revient chaque année.
La bronchiolite est une inflammation des bronches et des bronchioles (petites bronches) chez l’enfant de moins de deux ans. Elle est essentiellement liée à des infections virales ; le virus le plus connu et donnant les bronchiolites les plus sévères est le virus respiratoire syncitial ou VRS. Cette infection provoque un œdème (gonflement) de la muqueuse des petites bronches, c’est-à-dire de leur paroi et des sécrétions épaisses. Le diamètre de la bronche diminue donc et l’air a du mal à en sortir. L’expiration est difficile et sifflante et l’oxygénation se fait moins bien.
Les signes de la maladie commencent par une rhinite (nez qui coule), puis une petite toux ; progressivement apparaissent des signes de détresse respiratoire : un tirage (ça creuse entre les côtes et au-dessus du sternum), un wheezing (ça siffle quand l’enfant expire), une augmentation de la fréquence respiratoire, etc. Les signes les plus graves sont la somnolence, les apnées (l’enfant s’arrête de respirer pendant plusieurs secondes) chez les moins de deux mois essentiellement, la cyanose (il a le tour des lèvres toutes bleues) qui montre que l’enfant manque d’oxygène. Mais, heureusement, ils sont rares ! La plupart des enfants font des bronchiolites bénignes, mais chez les tout-petits, les anciens prématurés ou les enfants qui présentent des signes de gravité, une hospitalisation est nécessaire.
Que faire quand on a un doute ? Il faut emmener le bébé qui tousse rapidement chez un médecin, pour qu’il soit évalué : il faut être sûr qu’il s’agit bien d’une bronchiolite, car l’asthme, l’insuffisance cardiaque (quand le cœur fonctionne mal, il y a aussi un œdème dans les poumons), une infection des poumons liée à des régurgitations peuvent ressembler à une bronchiolite.
Si l’enfant va bien, il faut le moucher régulièrement, lui surélever la tête dans son lit, lui donner plus souvent des plus petites quantités de biberon, car il va avoir du mal à boire mais, en même temps, il se déshydrate à cause de sa respiration rapide et de ses crachats. Il faut aussi surveiller sa température pour vérifier que la bronchiolite ne se complique pas. Parfois un médecin peut prescrire de la kiné respiratoire, le kinésithérapeute aide alors l’enfant à expirer et à cracher ce qui s’accumule dans les bronches, pour qu’il puisse manger plus facilement et moins se fatiguer.
Si l’enfant a un des signes de gravité cités plus haut, il sera hospitalisé et on lui donnera de l’oxygène sous différentes formes selon son état, pour l’aider à passer le cap jusqu’à ce que le virus soit vaincu par ses anticorps. On l’alimentera aussi souvent par une sonde (un tuyau) directement dans l’estomac pour qu’il fasse moins d’efforts.
Soyez donc prudents avec les tout-petits autour de vous ; si vous vous sentez enrhumé, évitez les contacts rapprochés et les bisous, car votre simple rhume peut devenir une bronchiolite pour eux !
Et si vous les entendez tousser, vigilance !
1. Agences régionales de santé, organismes qui gèrent l’organisation des soins sur une région.
Dr Anne-Sophie Biclet
Actuailes n° 137 - 17 novembre 2021
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