La France a organisé mi-novembre une conférence internationale sur la Libye, un mois avant les élections présidentielles libyennes prévues le 24 décembre. Un scrutin décisif dont le monde attend qu’il close les dix années de guerre.
Le rôle primordial de la France
Paris a accueilli les principaux protagonistes du conflit pour tenter de donner un dernier élan à la solution électorale. Le pays, englué dans dix ans de guerre, n’est jamais parvenu à réconcilier les deux camps, l’Ouest et l’Est, qui se disputent le pouvoir. Et l’intervention militaire – notamment française – en Libye en 2011 avait contribué à mettre le feu aux poudres.
Après avoir soutenu un camp, puis l’autre – comme d’autres pays l’ont fait –, le message français est de prôner la réunification pour la stabilité du pays. Car, sans cela, les problèmes internes à la Libye (corruption, inégalités, chômage…) continueront d’alimenter les trafics en tout genre le long des côtes de la Méditerranée.
D’une affaire nationale à une préoccupation internationale
La guerre en Libye ne se limite pas à ses seules frontières. En fait, les plus grandes puissances y prennent part, de près ou de loin. Les Russes et les Turcs sont même présents sur le terrain, bien qu’ils le démentent, et cela en violation des résolutions de l’ONU. Certains pays de la région sont moins visibles, comme les Émirats arabes unis, mais pourtant bien actifs.
Vu l’incapacité de la Libye à se stabiliser aujourd’hui, la place des nations étrangères est de plus en plus large. Qui plus est dans un pays qui regorge de richesses pétrolières et minières et qui se trouve aux portes de l’Europe. Mais, en attendant, le règlement de la situation passera par des élections qui, souhaitons-le, se dérouleront bien.
Le vrai « but de guerre » de Paris
Dans un contexte de tensions grandissantes entre les camps de l’Ouest et de l’Est, l’objectif de cette conférence est d’insister sur le bien-fondé de ces élections à venir. Et, surtout, de leur bon déroulement. C’est-à-dire que l’on souhaite que les Libyens acceptent les résultats des élections, quels qu’ils soient. Car des exemples récents, notamment africains et américains, ont prouvé que les résultats des urnes n’étaient pas toujours une science exacte.
Dans un pays sur lequel chacun, visiblement, a son mot à dire, la vraie question pourrait bien être celle-ci : les nations étrangères accepteront-elles sans condition les résultats des élections ?
La fin de la guerre n’est peut-être pas pour bientôt, mais espérons que, la veille de Noël, les peuples – mêmes musulmans – auront le cœur à se réconcilier.
Abu Jibril
Actuailes n° 137 - 17 novembre 2021
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