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Les pièges de l'écriture inclusive

Les pièges de l'écriture inclusive

30-11-2021 à 15:48:00

Le Robert en ligne a inclus dans sa nouvelle version du dictionnaire le pronom « iel », destiné aux personnes qui ne se pensent ni homme, ni femme, ou les deux. Cette introduction de l’écriture inclusive dans le dictionnaire, qui consacre les usages de notre langue, est loin d’être anodine.

En intégrant le pronom « iel », Le Robert en ligne prend parti pour une idéologie. Le pronom « iel » est destiné aux personnes qui ne se reconnaissent pas dans leur sexe biologique et décident de s’en dissocier. Il peut s’agir de femmes qui annoncent qu’elles sont des hommes, qu’elles ne sont aucun des deux, les deux en même temps, ou alternativement l’un et l’autre.

Cette décision est liée à une idéologie qu’on nomme la théorie du genre, selon laquelle l’identité sexuelle peut être dissociée du sexe biologique. On pourrait donc posséder des attributs biologiques masculins tout en étant une femme.

Cette théorie est loin de faire l’unanimité. Elle est soutenue par une petite minorité de personnes, contestée par d’autres, et incomprise ou inconnue de la majorité. L’intégration du pronom « iel » n’est donc pas, comme le dit l’équipe du Robert, l’intégration d’une évolution de la société, mais l’intégration d’une idéologie qui veut modifier la société. C’est très différent, car cela veut dire que Le Robert contribue à répandre cette idéologie. Or un dictionnaire se doit d’être neutre, sinon cela veut dire qu’il existe, dans un pays, des langues différentes qui, légitimées par les dictionnaires, s’affrontent.

L’écriture inclusive est contre-productive

L’intégration du pronom « iel » n’est pas un aboutissement pour les militants de la théorie du genre. Ces personnes reprochent déjà à ce pronom d’être « masculiniste », c’est-à-dire de favoriser les hommes, parce qu’il commence par la lettre « i », donc par le pronom « il ». Ils lui reprocheront bientôt de ne pas inclure ceux qui ne se sentent ni homme ni femme (ul), ceux qui se sentent les deux, mais plus homme (iel), ceux qui se sentent les deux, mais plus femmes (elil), ceux qui se sentent les deux sans préférence (al)… Cette idéologie n’a, en fait, pas d’autres limites que l’imagination.

Écrivez-vous « inclusif » ?

L’écriture inclusive, au-delà de la modification des pronoms, essaye de modifier la grammaire pour montrer la présence des hommes et des femmes. On apprend à l’école que « le masculin l’emporte sur le féminin ». En réalité, on choisit, en la présence des deux genres grammaticaux, d’utiliser la forme neutre, qui est également la forme masculine. Cette règle ne plaît pas aux militants, qui y voient une forme d’invisibilisation de la femme. Ils demandent donc d’écrire, par exemple, « les étudiant.e.s ».

Adélaïde Motte

Actuailes n° 138 - 1er décembre 2021


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