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Éruption aux Canaries

Éruption aux Canaries

30-11-2021 à 17:56:07

Aux Canaries, les habitants de l’île de Palma doivent porter un masque et rester confinés chez eux. Mais, contrairement à ce que l’on pourrait penser, cela n’est pas dû à une envolée de l’épidémie de covid, mais à l’éruption du volcan qui surplombe l’île.

Plus de 6 000 personnes ont dû quitter leurs maisons et les touristes ont été évacués par la mer vers d’autres îles de l’archipel. La lave, en trois grandes coulées, a envahi plus de 1 000 hectares (soit près de 1 500 terrains de football), détruit 1 500 résidences et atteint l’océan Atlantique.

Or, en arrivant dans la mer à une température d’environ 1 000 °C, la lave libère du dioxyde de soufre, un gaz particulièrement nocif pour la santé. C’est pourquoi les autorités ont ordonné aux habitants de rester chez eux. L’île est maintenant noire par endroits, recouverte de cendres, ce qui contraste avec les images paradisiaques généralement connues de ces îles situées à quelques centaines de kilomètres du Maroc.

Cette éruption dure maintenant depuis plus de deux mois et elle est régulièrement accompagnée de tremblements de terre. Les derniers ont atteint 4,8 sur l’échelle de Richter.

En effet, une éruption volcanique n’est que la partie visible d’une grande activité géologique souterraine. Généralement positionnés à la jointure des plaques tectoniques sur lesquelles se meuvent les continents, les volcans évacuent l’énergie interne de la Terre et sont accompagnés de phénomènes sismiques importants.

Mais le cas du volcan Cumbre Vieja de La Palma est singulier. En effet, il est particulièrement actif, et l’île, qui s’est formée il y a des millions d’années au gré de ses éruptions, pourrait donc voir sa roche fragilisée par une nouvelle coulée de lave, provoquant l’effondrement d’un pan du volcan. Dans ce cas, la chute d’un volume important de roche dans la mer pourrait provoquer un important tsunami. Ce scénario catastrophe, considéré comme très improbable, attendrait les côtes européennes en moins de trois heures et le continent américain en six heures environ. Les dégâts envisagés par une telle vague seraient colossaux, puisque près de 20 % de la population mondiale vit à moins de trente kilomètres de la mer.

De plus en plus, ce phénomène de tsunami est pris au sérieux par les pays occidentaux, surtout depuis qu’un séisme au milieu de l’océan Pacifique a généré une vague suffisamment haute pour endommager la centrale nucléaire de Fukushima. En 2004 également, un séisme de magnitude 9,2 avait fait de très nombreuses victimes sur les côtes indonésiennes.

C’est pourquoi, aujourd’hui, l’accent est mis sur l’alerte et la prévention : les côtes érigent des dispositifs capables de les protéger de l’effet des vagues, et des procédures de détection des séismes permettent de prévenir la population en temps utile.

Alexis Mennesson

Actuailes n° 138 - 1er décembre 2021


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