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1er décembre 1789 Les Français découvrent la guillotine

1er décembre 1789 Les Français découvrent la guillotine

30-11-2021 à 18:47:53

M on cher Rémi,

Voici l’histoire d’une bien triste machine. Le 1er décembre 1789, le député Joseph Guillotin, médecin de son état, suggère à la tribune de l’assemblée républicaine appelée « Assemblée constituante » que soit introduite l’égalité de tous les citoyens devant le juge. « Les délits du même genre seront punis par le même genre de peine, quels que soient le rang et l’état du coupable, écrit-il dans son projet de loi. Dans tous les cas où la loi prononcera la peine de mort, le supplice sera le même (décapitation), et l’exécution se fera par un simple mécanisme. » L’égalité devant la mort, voilà ce qu’ils recherchent !

L’Assemblée constituante édicte donc le 3 juin 1791 que « Tout condamné à mort aura la tête tranchée » (article 3 du code civil). Elle demande à Antoine Louis, secrétaire perpétuel de l’Académie de chirurgie, de mettre au point la machine à exécuter.
Le chirurgien s’inspire d’une machine d’origine écossaise, avec un tranchoir entre
deux montants en bois. Il améliore son mécanisme et remplace le couperet en forme de croissant par un couperet en forme de trapèze. La machine assure, selon ses promoteurs, une mort immédiate, à la différence de la décapitation à la hache ou à l’épée
(la « décollation », privilège des nobles) ; à la différence également de la pendaison,
de la roue ou, pire, de l’écartèlement, supplices réservés aux roturiers.

Elle est essayée à Bicêtre sur des moutons et des cadavres. Nicolas-Jacques Pelletier en fait les frais pour la première fois le 25 avril 1792. C’était un voleur de grand chemin qui avait frappé un citoyen pour lui extorquer ses assignats.

La machine est d’abord appelée « Louisette ». Puis les journalistes parlementaires, mécontents du docteur Guillotin qui, à l’Assemblée, leur demandait de bien se tenir,
la baptisent « guillotine », non sans s’attirer les protestations de l’intéressé. Dans l’argot des rues, la machine sera aussi surnommée le « Rasoir national » ou la « Veuve ».
Les magistrats préfèrent, quant à eux, le délicat euphémisme : « Bois de justice ».

Pendant la Grande Terreur, en 1793 et 1794, environ 17 000 condamnés auront à la connaître, dont le roi Louis XVI, la reine
Marie-Antoinette et beaucoup de catholiques, dont un certain nombre de prêtres. Elle recueillera en France un vif succès populaire jusqu’au 29 juin 1939, date à laquelle les exécutions cessent d’être publiques. Les armées de la Révolution et de l’Empire diffusent l’invention
dans les pays conquis. C’est ainsi que la guillotine sera utilisée jusqu’au milieu du XXe siècle dans certains Länder allemands
comme la Bavière. Heureusement que cette affreuse machine
ne fonctionne plus ! Mais elle fait partie de notre Histoire…

Je t’embrasse et te souhaite une belle montée vers Noël !

Tante Cécile

Actuailes n° 138 - 1er décembre 2021


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