JO 2022 : y aura-t-il des Américains à Pékin ?

La Chine accueillera en 2022 les Jeux olympiques d’hiver. Les athlètes s’affronteront sur les pistes, mais la compétition entre les pays a déjà commencé en dehors : les États-Unis ont ainsi annoncé le 6 décembre qu’ils boycotteraient les JO en n’envoyant pas leur représentation diplomatique.

En remportant auprès du Comité international olympique l’organisation des Jeux olympiques, la Chine entend bénéficier de nombreuses retombées positives. D’ordre économique, parce que liées au tourisme et aux produits dérivés, ces retombées s’expriment aussi dans le domaine culturel. Le président Xi Jinping voudra démontrer au monde la puissance du modèle chinois, à travers la vitesse de construction des infrastructures sportives, la qualité des cérémonies et, bien sûr, le nombre de médailles que rapporteront ses sportifs. Les diffusions de la cérémonie d’ouverture des Jeux et des nombreuses épreuves sportives sur les médias du monde entier sont une occasion parfaite de faire passer des messages. La Chine entend bien en tirer profit !

Loin des caméras, en dépit des protestations de la communauté internationale, la Chine viole régulièrement les droits de l’homme, comme cela a encore été le cas avec la disparition soudaine d’une joueuse de tennis chinoise professionnelle qui avait critiqué le régime du président. Retournant l’arme médiatique, les États-Unis ont voulu profiter des Jeux olympiques pour dénoncer les violences commises à l’encontre du peuple ouïghour dans la province du Xinjiang. Le président Biden a décidé de boycotter les Jeux en laissant participer ses sportifs, mais en n’envoyant aucun représentant du gouvernement.

Furieuse de cet affront qui pourrait donner la même idée à d’autres pays, la Chine a répondu qu’avec moins d’Américains le virus de la covid circulerait moins… L’appareil de propagande chinois dénonce à l’envi ce qu’elle considère comme des accusations mensongères. La Chine usera aussi de pressions économiques pour empêcher que d’autres pays emboîtent le pas aux Américains. Le Royaume-Uni et le Canada ont déjà décidé de suivre le boycott. La France a déclaré, pour sa part, qu’elle se coordonnerait avec les autres États de l’Union européenne pour signifier son désaccord avec la politique chinoise.

Espérons que les sportifs qui se sont entraînés durement pour aller « plus vite, plus haut, plus fort – ensemble » ne pâtiront pas du bras de fer entre les États et qu’ils sauront nous faire rêver !…

Alexandre Thellier

Actuailes n° 139 - 15 décembre 2021