L’hippopotame est un herbivore dont la masse peut aller jusqu’à quatre tonnes. C’est le troisième mammifère terrestre en poids, après l’éléphant et le rhinocéros.
Après avoir occupé par le passé de larges territoires à travers l’Afrique, y compris en Égypte, en Afrique du Sud ou en Mauritanie, les populations d’hippopotames se concentrent aujourd’hui essentiellement au Kenya, en Ouganda, au Mozambique, en Zambie, en Tanzanie ou au Botswana. D’autres groupes, plus réduits, fréquentent également le Soudan, la Côte d’Ivoire ou la République démocratique du Congo.
L’habitat du mammifère inclut toujours un point d’eau, rivière, lac ou marais de mangrove, dans lequel l’hippopotame passera la majeure partie de ses journées, ne s’aventurant dans la savane qu’au crépuscule pour se nourrir.
Pourquoi est-il si dangereux ?
Il a beau être lourd et costaud, l’hippopotame n’en est pas moins agile et rapide. Il peut charger jusqu’à la vitesse de quarante kilomètres par heure s’il y a urgence. Et, quand il nage, il va aussi vite qu’un cheval au galop.
Les hippopotames sont très territoriaux et attaquent tout ce qui s’approche de leur zone : embarcations, éléphants, lions, rhinocéros et autres animaux. Chaque année, on estime que cinq cents personnes sont tuées par des hippopotames en Afrique, environ cinq fois plus que celles tuées par les lions. Ils attaquent, non pour manger, mais pour se protéger. Et leurs canines, qui mesurent cinquante centimètres de long, sont imparables !
Une part de sa vulnérabilité tient à son épiderme. Même si sa peau est épaisse, il n’empêche que son derme est très fin et sensible. Il risque donc vite une insolation ou une déshydratation. C’est pour cela qu’il passe dix-huit heures par jour dans l’eau et que les attaques qui ont lieu chaque année se produisent majoritairement dans l’eau. D’ailleurs, si vous croisez un hippopotame qui bâille, méfiez-vous, c’est un signe de menace…
En quoi est-il menacé ?
Décimé par la chasse depuis les années 1990, l’hippopotame fait désormais face à d’autres menaces qui se sont accrues ces dernières années :
– Le braconnage pour l’ivoire de ses dents : la demande s’est encore accélérée avec l’interdiction du commerce de l’ivoire d’éléphant. Perçu comme un signe de richesse, l’ivoire transformé en objets divers a été le point de départ d’un intense commerce international qui a gagné l’Europe, bien que la vaste majorité des exportations se fassent à destination de l’Asie du Sud-Est. La demande est telle aujourd’hui qu’aucune mesure de protection n’a pour l’heure été réellement efficace.
– La perte de son habitat naturel : la croissance des populations humaines a toujours pour conséquence l’augmentation des besoins en terre et en eau, et la réduction des espaces naturels occupés par la faune. Bon nombre de pâturages fréquentés à l’origine par les hippopotames ont été convertis en terrains agricoles, augmentant les conflits entre l’homme et l’animal, à proximité des points d’eau, notamment. Au Kenya, par exemple, il semble que l’agriculture soit à l’origine de 63 % des conflits de ce type.
Il reste aujourd’hui entre 128 000 et 148 000 hippopotames en Afrique. Les chercheurs ont modélisé une extinction de l’espèce d’ici trente à quarante ans. Le puissant colosse est donc devenu très vulnérable.
Euphémie de Beauregard
Actuailes n° 139 - 15 décembre 2021
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