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Tailleur de pierre et d’idées

Tailleur de pierre et d’idées

14-12-2021 à 21:51:17

Matthieu Mautin est tailleur de pierre, passionné par son métier et les défis mathématiques que cela implique.

Pouvez-vous nous présenter votre métier de tailleur de pierre ?

Le travail de la pierre recouvre plusieurs métiers : marbrier, sculpteur, appareilleur, tailleur de pierre, poseur… Le tailleur de pierre proprement dit façonne des éléments de construction. C’est un métier dont la pratique au quotidien est souvent enracinée dans un terroir : l’histoire et la géologie ont façonné le patrimoine, ce qui en fait un univers très riche. Certains travaillent en atelier, d’autres sur les chantiers. Les ateliers s’équipent maintenant de fraiseuses et de tours à commande numérique, mais la réalité du chantier reste très traditionnelle chez les artisans.

Quelles sont les qualités importantes pour ce métier ?

Les réalités des entreprises sont tellement variées qu’il y a un peu la place pour tous les profils. Il faut de l’énergie, une certaine rusticité aussi, car on travaille souvent dans le froid et l’humidité, mais aussi la chaleur et la poussière. Pour le reste, cela s’apprend.

Qu’aimez-vous le plus ?

Je suis venu à ce métier attiré par la sculpture. Je me suis passionné pour l’appareillage (technique de tracé de la forme des pierres) ; pour finir, je prends plaisir à de petits chantiers chez des particuliers. J’aime trouver des solutions avec le client pour concilier un besoin pratique avec le caractère d’un cadre donné. J’aime le côté concret, le fait de pouvoir s’assoir devant un travail fini et se dire : « Ça, c’est fait. »

Quelle formation
faut-il suivre ?

Mon premier patron aimait répéter : « Pour faire un tailleur de pierre, c’est comme un toubib, il faut sept ans. » En fait, très rapidement, on peut maîtriser certains gestes, certaines notions, mais il est vrai que, pour faire un professionnel complet, il faut bien toutes ces années. Concrètement, la meilleure voie est l’apprentissage : deux ans pour le CAP, deux ans pour le BP, puis on peut se spécialiser ou… rouler sa bosse.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune motivé
pour suivre votre voie ?

Ne pas craindre de commencer tôt : un métier est une porte d’entrée dans la vie, pas une case dans laquelle on s’enferme. C’est une chance d’épanouir sa personnalité dans la réalité professionnelle. C’est d’ailleurs pour cela que l’essentiel dans l’apprentissage tient toujours à la qualité de la relation entre l’apprenti et son maître d’apprentissage.

Vous avez le goût de la transmission : parlez-nous du jeu que vous avez conçu ?

Lorsque j’ai découvert ce métier, j’ai cherché par défi la formule géométrique la plus simple qui permettrait de modéliser le plus de constructions différentes. Par la suite, lors des Journées du patrimoine, j’ai proposé des manipulations pour illustrer mes explications sur l’architecture.

Comme ces prototypes plaisaient, j’ai commercialisé ce jeu de construction sous le nom de Millarcs, contraction de « mille arcs ». À ce jour, le jeu est distribué principalement par la vente en ligne, autant à destination des écoles que des familles.

Cette année, Millarcs a été recensé par les éditions Nathan comme « outil d’initiation aux mathématiques ». J’ai mis en ligne sur le site une rubrique « Le coin des profs » qui couvre un champ assez large. Suivant le niveau auquel on s’adresse, on peut travailler sur la complémentarité des angles, des mises en équation, des représentations vectorielles…

Actuailes n° 139 - 15 décembre 2021


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