Vendredi 7 janvier 2022 et pour une durée de six mois, ont débuté les travaux de restauration de l’obélisque de Louxor situé place de la Concorde à Paris. Vieux de 3 300 ans, en granit rose d’Asssouan, il mesure 23 mètres et pèse 222 tonnes.
En 1830, Méhémet Ali, vice-roi d’Égypte, offrit deux obélisques en reconnaissance du travail de traduction des hiéroglyphes fait par Jean-François Champollion (1822). Pour son transport, un navire, Le Louxor, a été spécialement conçu : il devait être capable de naviguer dans l’Atlantique, sur la Méditerranée, remonter la Seine et le Nil et passer sous les ponts de Paris !
En Égypte, l’obélisque fut ensuite recouvert de planches pour protéger les hiéroglyphes du frottement des cordes qui allaient servir à le coucher. Il fallut ensuite plus d’un mois et demi pour parcourir les 400 mètres qui le séparaient du pont du Louxor. Enfin, pour rentrer l’obélisque, on découpa l’avant du bateau puis on le réajusta. Après une traversée difficile, Le Louxor atteignit Toulon le 10 mai 1833, puis Cherbourg le 12 août 1833. Le 23 décembre 1833, après un périple de 12 000 kilomètres, qui a duré plus de deux ans et demi, Le Louxor entra enfin dans Paris et s’amarra en aval du pont de la Concorde.
Le roi Louis-Philippe le fit ériger au centre de la place de la Concorde le 23 octobre 1836. Champollion, mort en 1832, n’a jamais eu la chance de voir son installation.
Pour remercier l’Égypte, Louis-Philippe offrit en 1845 une horloge qui orne aujourd’hui la citadelle du Caire. Quant au second obélisque, il ne fut jamais apporté en France, rendu officiellement à l’Égypte par le président François Mitterrand le 26 septembre 1981.
Et la restauration ?
Altérés par le temps, le climat et la pollution automobile, les matériaux exigent des méthodes de nettoyages adaptés. Le piédestal en granit breton et le socle seront délicatement nettoyés à la vapeur d’eau chaude, tandis que, pour le monolithe, les experts auront recours au microsablage. Le pyramidion coiffant l’édifice, doré à la feuille d’or, sera dépoussiéré et nettoyé à l’éponge.
Cette restauration permet momentanément de rendre accessible les hiéroglyphes aux spécialistes du Louvre. Cet été, notre obélisque sera flambant neuf !
Actuailes n°140 - 12 janvier 2022
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