Dark waters

En salle depuis fin février : c’est le récit de la lutte d’un pot de terre contre un pot de fer… tiré de faits réels. Si la première scène du film nous emplit d’effroi, les deux heures suivantes nous tiennent en haleine et les derniers encarts donnent des frissons dans le dos !

En 1999, Robert (Marc Ruffalo, Hulk) est un avocat d’affaires qui vient d’obtenir le statut d’associé au sein d’une énorme étude de Cincinatti, spécialisée dans la défense des intérêts des industriels de la chimie. Complexé par ses origines, il n’est pas très à l’aise lorsqu’un ancien voisin de sa grand-mère, Will Tennant, éleveur de bovin têtu et bourru, lui demande de défendre sa cause auprès d’une entreprise qui déverse des déchets suspects sur une propriété voisine de la sienne… l’entreprise s’avérant être l’un des plus gros clients de l’étude. Toutefois, l’accumulation d’indices incite Robert, soutenu par son supérieur, à rassembler des éléments pour défendre la ferme de Tennant.

C’est un film-enquête américain classique : le frêle lanceur d’alerte se bat désespérément durant près de vingt ans contre des puissances industrielles méprisantes ! Mais Marc Ruffalo interprète avec justesse cette homme dont la quête de la vérité tournera à l’obsession, il va lui sacrifier sa vie de famille, ses revenus et sa santé parce qu’il sait que sa cause est juste. Le spectateur suit ses péripéties, ses avancées et ses échecs, le cœur palpitant grâce à une mise en scène habile. Le jeu des acteurs est sobre, le montage permet une progression rapide du récit et les décors, souvent réels, nous plongent, avec leurs couleurs grisâtres dans l’univers des victimes. Décidément, « le cinéma [c’] est un œil ouvert sur le monde » !

En V.O. bien sûr et à partir de 12 ans.

Catherine Bertrand

Actuailes n° 112 – 11 mars 2020