Le président du Comité stratégique des magasins Leclerc a suscité de vives réactions en annonçant, en cette période d’inflation, le blocage à vingt-neuf centimes du prix de la baguette de pain.
Face à la flambée en cours des prix pour les produits de première nécessité, comme les pâtes et les fruits et légumes, l’annonce du patron des magasins Leclerc il y a quelques jours n’a pas laissé indifférent. Dans un contexte d’inflation lié aux difficultés d’approvisionnement des matières premières sur fond de crise sanitaire, Michel-Édouard Leclerc a, en effet, décidé de bloquer le prix de la baguette de pain à vingt-neuf centimes pendant au moins quatre mois dans ses cinq cent cinquante magasins en France.
Cette mesure satisfera les clients de la marque, aux revenus les plus modestes, mais a provoqué la colère des syndicats de boulangers. Cette profession s’estime lésée et accuse les magasins Leclerc de faire de la concurrence déloyale. Subissant une hausse du prix des céréales et de l’électricité, les agriculteurs, les meuniers et les boulangers sont contraints de répercuter cette hausse sur toute la chaîne de production et de vente du pain. In fine, c’est le consommateur qui paie plus cher sa baguette de pain, quand il l’achète dans une boulangerie. Ainsi, avec le blocage du prix de la baguette à vingt-neuf centimes dans les magasins Leclerc, alors que le prix de vente moyen du pain dans les boulangeries est de quatre-vingt-dix centimes, les boulangers craignent de voir partir une partie de leur clientèle au profit de l’enseigne et d’être mis en difficultés financières.
Avec ses 125 000 collaborateurs et un chiffre d’affaires de 48 milliards d’euros en 2019, le groupe Leclerc est un des leaders de la grande distribution en France, aux côtés de Carrefour, Intermarché, Système U et Auchan. Ces enseignes, avec leurs innombrables hypermarchés et magasins implantés sur tout le territoire, proposent des centaines de milliers d’articles à leurs consommateurs et peuvent afficher des prix souvent très compétitifs, grâce à ce qu’on appelle la massification de leurs achats auprès de leurs fournisseurs. Accusés régulièrement de mettre la pression sur leurs fournisseurs pour obtenir des prix d’achat toujours plus bas, une loi a été votée récemment (loi Egalim), qui vise à rétablir l’équilibre commercial entre les producteurs et la grande distribution et rendre accessible une alimentation saine et durable à tous les consommateurs.
Actuailes 2025 © Tous droits réservés. Conditions d'utilisation with & by Website-modern - Se connecter