En janvier, la police belge a saisi 500 kg de cocaïne dans le port de Gand et démantelé tout un réseau de trafiquants ; la police espagnole arrêtait à Tolède le « Pablo Escobar de l’héroïne » ; et la douane française découvrait plus d’une tonne de cocaïne sur un voilier en Martinique et arrêtait six suspects originaires de Bulgarie, de Lettonie, d’Estonie et de Croatie. On le voit, la lutte anti-drogue est permanente et mondiale, et l’Europe est au centre de tous les enjeux.
Comme nous l’avons lu dans Actuailes n° 89, les routes de la drogue sont logiquement orientées des pays producteurs vers les pays consommateurs que sont les États-Unis et l’Europe.
Par exemple, le cannabis est toujours produit au Maroc, dont les autorités complices ferment les yeux. Il passe en Europe via l’Espagne et parfois la Lybie en profitant des réseaux criminels liés à l’immigration clandestine et au djihadisme international.
Puis il est distribué aux grossistes issus de l’immigration maghrébine dans les banlieues européennes et accède à ses clients finaux par des milliers de dealers ou via Snapchat… et même par des coursiers à domicile, surnommés « UberShit ».
La cocaïne, quant à elle, est en pleine explosion au point qu’on parle de « tsunami blanc sur l’Europe ». Toujours produite en Colombie et en Bolivie, elle est chargée en conteneurs destinés aux ports de Belgique et de Hollande. Cette ruée massive vers les ports du Nord est la conséquence indirecte de l’intervention française au Mali qui a perturbé la route de l’Afrique noire, où le drogue se mêlait aux groupes djihadistes et aux réseaux d’immigration vers l’Europe.
La récente hausse des saisies et des arrestations a sans doute quelque chose à voir avec les opérations Encrochat et Sky SCC, du nom de ces messageries cryptées qu’utilisaient les criminels à travers l’Europe et que les polices néerlandaise, belge et française ont réussi à hacker en 2020 et 2021. Des milliards de messages et de conversations entre criminels ont pu être ainsi décodés, confirmant le rôle de plaque tournante majeure que sont devenus la Belgique et les Pays-Bas.
De même, ces écoutes ont mis en lumière les nouveaux « parrains » de ce qui s’appelle la « Mocro Maffia » et qui a pris la main sur le trafic de drogue européen. Il s’agit de Maghrébins issus des banlieues d’Europe et opérant souvent depuis Dubaï comme Moufid Bouchibi, dit « le Fantôme », Hakim Berrebouh, surnommé « le Marcassin », Othman El Ballouti, « le Baron d’Anvers », ainsi que le célèbre Ridouan Taghi.
Face à l’urgence, la Commission européenne veut muscler sa capacité d’action et a annoncé, le 12 janvier, vouloir transformer
l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies en une Agence européenne des drogues dotée de pouvoirs plus étendus.
Mais les désastres humains et sociaux que causent les drogues nous obligent à réfléchir. L’échec des pays ayant légalisé certaines drogues (le Canada et la Hollande, par exemple) prouve que le contrôle et la répression sont essentiels et doivent être renforcés. Mais, puisque les plus grands pays consommateurs sont en Occident, se pose la question de notre mode de vie. Nos concitoyens ayant abandonné le sens de la relation, de l’autre et de la famille, ainsi que l’espérance religieuse, ils tentent de combler leur vide existentiel dans la recherche de paradis artificiels ; la course au profit, les jeux vidéo, le futur métaverse… et toutes les variantes de drogue.
Siegfried
Actuailes n° 141 - 26 janvier 2022
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