Pourquoi ?

Une petite fille nommée Mélanie regardait des dessins animés à la télévision lorsque ses parents changèrent de chaîne pour mettre le journal de 20 heures. Comme d’habitude, ce soir, il n’y avait presque que des mauvaises nouvelles au programme : guerres, famines, épidémies, manifestations, catastrophes naturelles, si ce n’est un reportage sur le développement du commerce équitable.

Avant de se coucher, Mélanie interrogea sa mère sur ce qu’ils venaient de voir au journal :

– Maman, pourquoi y a-t-il autant de problèmes dans le monde ?
– Oh, ma chérie, ne te tourmente pas pour ça. Il est tard, je t’expliquerai tout demain. Dors bien et n’y pense plus.

La petite fille se coucha et s’endormit profondément. Elle fit un rêve où elle se trouvait apparemment seule dans un endroit très spacieux et lumineux. Au son d’une voix, elle se retourna et vit comme une ombre qui lui parlait :

– Bonjour, mon enfant.
– Qui êtes-vous ?
– Je suis Celui qui t’a créée.
– Vous êtes Dieu ?

La voix se mit à rire doucement, puis reprit la discussion :

– Il me semble que tu as posé une question à ta mère,
n’est-ce pas ?
– Oui, mais elle ne m’a pas répondu.
– Alors, que veux-tu savoir ?
– J’ai vu aux informations qu’il y a beaucoup de problèmes dans le monde. Tout cela est vraiment triste ! Mon Dieu, pourquoi y a-t-il des guerres ?
– Eh bien, c’est pour que les hommes aient l’occasion de faire la paix.
– Oui, mais pourquoi y a-t-il
des famines ?
– C’est pour que les hommes aient l’occasion de partager
ce qu’ils ont.
– Et pourquoi y a-t-il aussi
des maladies ?
– C’est pour donner
aux hommes l’occasion
de se soigner les uns les autres.
– Et pourquoi…

L’enfant se réveilla soudain. C’était déjà le matin. Elle se leva aussitôt pour aller voir sa mère.

– Maman ! Maman ! Est-ce
que tu te rappelles ma question d’hier soir ?
– Oui, bien sûr, trésor, je n’ai pas oublié. Et je vais y répondre comme promis.
– Non, ce n’est pas la peine, je connais la réponse. En fait, si Dieu permet le mal, c’est pour que les hommes aient l’occasion de faire le bien. Donc, si l’on voit du mal quelque part, c’est pour nous pousser à y répondre par encore plus de bien.

Frère André-Marie

Actuailes n° 141 - 26 janvier 2022