facebook logo Twitter logo

facebook logo Twitter logo

Logo Header
Télécharger dernier numéro
J-60 la campagne présidentielle s'anime

J-60 la campagne présidentielle s'anime

08-02-2022 à 14:26:00

Le premier tour des élections présidentielles aura lieu le 10 avril, le second tour le 24 avril. À dix semaines de l’échéance, petit tour d’horizon d’une campagne qui s’anime peu à peu.

 

Les candidats

Même s’il ne s’est pas encore déclaré, Emmanuel Macron devrait être candidat à sa propre succession. Il mise sur son bilan et sur la division de ses concurrents pour accéder à un second mandat de cinq ans. Les sondages le placent largement en tête du premier tour, avec 25 % d’intentions de vote, et gagnant au second tour, quel que soit son adversaire. Viennent ensuite trois candidats de Droite qui réunissent ensemble près de 50 % des personnes sondées : Valérie Pécresse pour Les Républicains (LR), Marine Le Pen pour le Rassemblement National (RN) et Éric Zemmour pour Reconquête. Enfin, le dernier quart des Français semble opter pour un candidat de Gauche ; parmi eux, Jean-Luc Mélenchon séduit environ 10 % des Français interrogés. Mais attention, un sondage ne fait pas une élection et les erreurs de pronostic ont été nombreuses ces dernières années.

Les sujets de campagne

La covid et son cortège de restrictions reste un des sujets majeurs de préoccupation des Français, car cela rythme leur quotidien : passe sanitaire, protocole dans les écoles, télétravail... La pandémie occupe encore beaucoup d’espace dans les médias, à commencer par les chaînes d’information en continu, comme BFMTV et CNEWS. Il est donc difficile pour les candidats de faire entendre leurs propositions sur d’autres sujets, pourtant majeurs pour l’avenir de notre pays. Toutefois, les domaines qui semblent le plus capter l’attention des Français commencent à émerger. Le premier est leur pouvoir d’achat, c’est-à-dire leur capacité à acheter des produits. En effet, le coût de la vie a fortement monté, en raison de la flambée du prix des matières premières : pétrole, gaz, électricité, mais aussi produits alimentaires. Alors, comment redonner de l’oxygène au portefeuille des Français ? L’autre sujet qui domine est l’explosion de l’insécurité. Comment mieux combattre la délinquance ? Faut-il plus de policiers, ou des peines plus sévères ? Liée à l’insécurité, la question de l’identité française cristallise le débat. Quelle place faut-il donner aux étrangers en France ? L’immigration est-elle une chance ou un fardeau ? L’islam est-il un danger ? Enfin, les questions liées à l’environnement, à l’éducation, à la place de la France dans le monde ou au rôle des campagnes devraient tenir une place de choix dans les programmes des candidats.

Les inconnues

La première inconnue réside dans la capacité des candidats à obtenir le précieux sésame des 500 signatures d’élus (maires, parlementaires, conseillers régionaux ou départementaux) pour pouvoir se présenter. Il leur reste cinq semaines pour les récolter, car la date limite est fixée au 4 mars, à 18 h. À ce jour, Emmanuel Macron dispose déjà de ces soutiens, et cela ne devrait pas poser de problème aux candidats dont le parti dispose de nombreux élus, comme Valérie Pécresse ou Anne Hidalgo. C’est en revanche beaucoup plus problématique pour Éric Zemmour ou Marine Le Pen, qui disposent respectivement à ce jour de 58 et 35 parrainages.

La seconde inconnue vient du jugement qu’auront les Français du bilan d’Emmanuel Macron. Il dispose, certes, du soutien d’un quart de la population, des personnes généralement aisées, habitant des grandes villes et satisfaites de ses engagements. En revanche, jamais un président n’avait cristallisé une telle haine au sein de notre pays, comme l’atteste l’épisode des Gilets jaunes. Avec le recul, la gestion de la pandémie pourrait entraîner des remous plus ou moins violents. De plus, son bilan semble maigre en économie, en politique étrangère ou encore sur le plan de la sécurité.

La troisième inconnue vient du candidat ou des candidats qui émergeront à Droite. Après un bon début lié à sa désignation par son parti, Valérie Pécresse semble marquer le pas. Marine Le Pen a vu sa campagne perturbée par l’arrivée d’Éric Zemmour, qui a détaché une part importante d’électeurs et d’élus du RN. Saura-t-elle résister à ces départs et obtenir une nouvelle qualification au second tour ? Elle dispose encore d’un socle solide de partisans, surtout dans les classes populaires. Enfin, Éric Zemmour bénéficie d’une belle dynamique. Son parti a enregistré près de 100 000 adhésions en quelque semaines, du jamais vu. Ses meetings attirent des foules nombreuses et il est le candidat qui domine les débats sur les réseaux sociaux. Mais saura-t-il rassembler 51 % des Français le soir du 24 avril ? Le pari est osé.

Enfin, beaucoup de choses peuvent arriver en dix semaines. Une campagne électorale est riche en rebondissements. Des journalistes peuvent révéler des secrets bien gardés. Un événement imprévu peut occuper les esprits : attentat, guerre, catastrophe naturelle... Des trahisons peuvent survenir.

Alors, quel sera le second tour : Macron/Le Pen ? Macron/Pécresse ? Macron/Zemmour ? Ou, plus imprévu, Le Pen/Zemmour ? Le jeu reste ouvert à ce stade et Actuailes prendra le temps de vous présenter candidats et programmes dans ses prochains numéros.

La course aux parrainages

 

Pour être définitivement accepté comme candidat aux présidentielles, tout candidat doit rassembler les parrainages d’au moins cinq cents élus locaux, parrainages qui doivent être validés par le Conseil constitutionnel. Pour la première fois, il est possible de savoir quel élu a parrainé qui ; cela freine certains élus qui préfèrent ne pas parrainer les candidats les plus clivants, pour éviter des insultes ou la désertion de leur localité par des entreprises ou des associations.

Certains, dont Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon ou Éric Zemmour, ont donc du mal à rassembler leurs parrainages.

Démocratie

Avant chaque élection présidentielle, les candidats partent en quête des parrainages d’élus locaux. Pour valider leur candidature, ils doivent en réunir 500. D’ordinaire, les élus font leur choix sans consulter leurs administrés. Le maire de Pia, une ville des Pyrénées-Orientales de 7 000 habitants, a décidé de soumettre son parrainage aux votes de sa population.

Il s’était engagé à parrainer le candidat qui arriverait en tête du vote, à condition que 500 Pianencs (les habitants de Pia) aient voté. Sur les 662 bulletins exprimés, c’est Éric Zemmour qui est arrivé en tête avec 36,55 % des voix, soit environ huit points de plus que Marine Le Pen, arrivée en deuxième position. Jérôme Palmade, maire de Pia, membre des Républicains, parrainera donc le candidat de Reconquête.

Julien Magne

Actuailes n° 142 - 9 février 2022


0 vote


Imprimer


Commentaires (0)

Il n'y a aucun commentaire pour le moment

Publier un commentaire

Vous devez être connecté au site pour publier un commentaire