Alors que la guerre se poursuit en Ukraine et que des sanctions économiques ont été prises contre la Russie, le prix des carburants s’envole.
La Russie est le second plus grand exportateur de pétrole au monde. Il y a donc moins de pétrole à vendre, alors que la demande reste stable. Or ce qui est rare est cher, les prix montent donc mécaniquement. De plus, le pétrole est acheté en dollars et revendu en euros. Et l’euro perd de sa valeur face au dollar.
Et cette hausse des prix n’est qu’un début. En effet, il y a un délai de quarante jours entre l’achat de pétrole au Moyen-Orient et sa vente en France. La hausse actuelle va ainsi s’amplifier en avril et le gazole pourrait atteindre assez vite 2 € par litre, voire 2,20 €.
Pourtant, le prix du pétrole brut ne représente qu’un tiers de son prix final. Il faut, en effet, compter 10 % pour le raffinage (transformation du pétrole brut en essence) et le transport. Mais tout le reste vient des taxes : 20 % de TVA et 70 centimes par litre pour une autre taxe.
Les conséquences économiques sont énormes pour de nombreuses professions. Ainsi, les marins-
pêcheurs tirent la sonnette d’alarme, car ils ne vont bientôt plus pouvoir donner de salaires décents à leurs employés. Un bateau de pêche consomme 11 000 litres de gazole par semaine. Les professionnels de la route sont également très touchés : taxis, camionneurs, déménageurs... Les effets indirects aussi sont nombreux, car les particuliers qui vont dépenser plus en essence vont forcément dépenser moins dans d’autres domaines, d’autant plus que les prix augmentent partout : alimentation, gaz, électricité, métaux…
À quelques semaines de l’élection présidentielle, ce sujet risque de devenir brûlant.
Julien Magne
Actuailes n°143 - 9 mars 2022
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