facebook logo Twitter logo

facebook logo Twitter logo

Logo Header
Télécharger dernier numéro
Situation de la guerre en Ukraine

Situation de la guerre en Ukraine

08-03-2022 à 15:54:00

Finalement, après huit années d’escarmouches entre l’armée ukrainienne et les forces prorusses dans le Donbass, la Russie est passée à l’offensive en Ukraine le 24 février à l’aube. Vladimir Poutine a affirmé vouloir ainsi protéger, sur demande de ses dirigeants, la population des régions dont il avait reconnu l’indépendance la veille.

Cette intervention a suscité d’importants remous en Europe : pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, un pays européen est envahi par son voisin. En effet, les États d’Europe de l’Ouest se sont longtemps mis sous la protection militaire des États-Unis et ont considéré, à la fin de la Guerre froide, que la guerre ne concernerait plus l’Europe.

Ainsi, malgré le conflit des Balkans1 à la fin du XXe siècle, les pays de l’Europe occidentale ont diminué le volume de leurs armées et préféré tisser d’importants liens économiques autour d’eux, considérant que ces liens compliqueraient toute velléité guerrière – chacun ayant trop à perdre à déclencher des hostilités. De ce fait, cette guerre est d’abord une surprise.

Côté russe

La Russie a donc attaqué l’Ukraine. Cette offensive s’est organisée autour de trois étapes : la destruction d’infrastructures-clés, l’occupation de territoires et un assaut en direction de la capitale, Kiev. L’objectif pourrait être de faire plier le gouvernement ukrainien au plus vite tout en protégeant les populations russophiles d’Ukraine.

Tout d’abord, l’état-major russe a fait en sorte de diminuer les défenses ukrainiennes. Pour ce faire, il a multiplié les attaques, brouillages, missiles sol-sol, bombardements aériens, en vue de supprimer les bases aériennes, les réseaux de communication et les défenses antiaériennes. Il a ensuite lancé une offensive menée par des chars, appuyés par des hélicoptères, depuis la Crimée, le nord de l’Ukraine (dont la Biélorussie) et le Donbass. Enfin, il a tenté de réaliser une percée vers Kiev avec des hélicoptères et des avions, puis des chars.

Pour l’heure, les troupes russes avancent et se rapprochent de Kiev, mais se heurtent à une résistance importante des forces armées ukrainiennes.

Côté ukrainien

Pour l’Ukraine, l’objectif est simple : il s’agit de résister à l’envahisseur. Les armes fournies par les États-Unis, le Royaume-Uni et les pays baltes (pour plus d’un million de dollars) ont été pour cela d’une grande aide, causant d’importantes destructions dans les colonnes des chars russes. Mais l’Ukraine cherche aussi à créer une forte émotion dans l’opinion publique mondiale pour continuer à recevoir des appuis, voire des renforts. Le gouvernement ukrainien devrait ainsi recevoir d’importantes quantités d’armement de la part de l’Union européenne, des États-Unis, du Royaume-Uni ou d’autres pays européens et de la Turquie. En effet, ces États ont immédiatement épousé la cause ukrainienne et parlent déjà de recueillir des réfugiés ukrainiens, alors que la majeure partie du pays n’est pas touchée par les combats. Pour sa part, l’OTAN met en œuvre des plans de défense pour dissuader la Russie d’étendre le conflit à ses pays membres. Le gouvernement ukrainien peut espérer se trouver en bonne position pour intégrer l’UE ou encore l’OTAN, et gagner ainsi du poids quand des négociations auront lieu avec la Russie, en vue d’un cessez-le-feu.

Une guerre fratricide

Ce conflit n’est pas seulement une guerre entre la Russie et l’Ukraine, c’est d’abord une guerre entre deux peuples au sein d’un même pays. Et, comme le disait Pascal, « le plus grand des maux est la guerre civile ». En effet, les combats les plus violents se déroulent dans le Donbass où les forces ukrainiennes n’hésitent pas à tirer sur la population prorusse.

Cela pose une question d’importance : cette guerre nous concerne-t-elle finalement ? Quels y sont nos intérêts ? 

Le savais-tu ?
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États ont essayé de réguler la guerre et de se donner des règles.
Il a ainsi été convenu qu’une guerre ne peut être légitime que sur autorisation de l’ONU (pour protéger une population, par exemple) ou sur demande d’un gouvernement menacé.

Mais cette façon de faire est aujourd’hui de plus en plus critiquée : certaines régions du monde reprochent à l’ONU d’autoriser majoritairement des conflits servant les intérêts occidentaux.

1. S’étendant sur l’ensemble des années 1990, ce conflit s’est concentré sur deux changements profonds : le morcellement de la Yougoslavie en États plus cohérents dans les domaines religieux ou ethniques (Slovénie, Croatie, Serbie, Bosnie…) et l’indépendance du Kosovo, imposée par l’OTAN.


11 votes


Imprimer


Commentaires (0)

Il n'y a aucun commentaire pour le moment

Publier un commentaire

Vous devez être connecté au site pour publier un commentaire