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Les accords d'Évian

Les accords d'Évian

22-03-2022 à 15:15:00

Il y a soixante ans, les accords d’Évian officialisaient la fin de l’Algérie française. Le calvaire des harkis et des pieds-noirs, contraints à l’exil par la violence ambiante, commençait. L’indépendance ouvrait une nouvelle ère de part et d’autre de la Méditerranée.

L’Algérie française

En 1830, 37 000 soldats accompagnés de 4 000 chevaux embarquent à Toulon et Marseille dans plus de 400 bateaux civils et militaires. Ils conquièrent Alger vingt-cinq jours après avoir débarqué. La France souhaite alors mettre fin aux actes de piraterie et à une vieille histoire de dettes avec cette contrée appelée « Barbarie ».

En 1839, le territoire prend le nom d’Algérie. En 1848, les départements d’Alger, d’Oran et de Constantine sont créés. La conquête s’achève en 1902 avec l’annexion d’une partie du Sahara. Une forte émigration de Français et d’Espagnols s’installe en Algérie (les pieds-noirs), ainsi que des militaires et des fonctionnaires. Ils sont 500 000 en 1886 et plus d’un million en 1962.

L’État investit fortement pour développer les infrastructures : ports, routes, hôpitaux, écoles… Des usines s’installent et certaines connaissent un franc succès, comme Orangina. Le Sahara suscite de grands espoirs d’enrichissement en raison de son pétrole. C’est également dans le désert que commence l’aventure spatiale française avec le lancement des fusées Diamant, ancêtres d’Ariane.

1954-1962

La guerre d’Algérie débute en 1954 par des attentats contre la population européenne. Ils sont l’œuvre d’indépendantistes du Front de libération nationale ou FLN. Ces derniers forment des maquis de bandes armées qui conduisent des actions de guérilla contre les 500 000 soldats français présents. Ces derniers sont épaulés par des combattants arabes appelés harkis. Sans parvenir à faire disparaître son adversaire, l’armée française gagne cette guerre au prix de 26 000 tués et 65 000 blessés. Ce conflit est cruel et fait de nombreuses victimes civiles. En dépit de cette victoire, le général de Gaulle décide d’abandonner l’Algérie avec le soutien massif de la population française qui considère ce territoire comme un boulet. La trahison est mal ressentie par pieds-noirs et harkis qui subissent d’horribles représailles.

L’exode

L’Algérie indépendante laisse peu de choix aux pieds-noirs : la valise ou le cercueil. Ils quittent donc massivement leur terre pour rejoindre la métropole. Cet afflux est mal géré par le gouvernement et l’accueil réservé très froid, voire désagréable, du côté des communistes, amis du FLN. Ainsi, les employés du port de Marseille n’hésitent pas à voler une partie de leurs maigres affaires. Les pieds-noirs vont essentiellement s’installer à Marseille, Toulon et Nice, mais aussi à Paris, Montpellier ou Perpignan. On estime aujourd’hui qu’il y a plus de 3 millions de leurs descendants.

Quant aux harkis, ils sont traqués par le FLN qui en massacre une bonne partie avec une grande cruauté. Ils sont souvent empêchés de fuir par le gouvernement français, mais certains, cachés par des militaires dans les bateaux, parviennent à échapper au massacre. Arrivés en France, ils sont parqués dans des camps indignes de leur engagement à nos côtés. 

André Lefort

Actuailes n°144 -  23 mars 2022


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