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L'implication mondiale en Ukraine

L'implication mondiale en Ukraine

22-03-2022 à 15:26:00

Dans l’est de l’Ukraine, les combats continuent. Les forces russes poursuivent l’encerclement de Kiev et étendent leurs avancées au sud et à l’est, tandis que les forces ukrainiennes maintiennent leur opposition, et, sous la pression, évoluent vers une guerre de harcèlement autour des grandes villes. Sur la scène internationale, deux camps se structurent, faisant peser le spectre d’un conflit mondial.

Les combats continuent

Sur le terrain, les armées russes semblent poursuivre leur effort pour occuper les territoires russophones et faire plier le gouvernement ukrainien à Kiev.

Les Russes veillent à contourner les espaces agricoles et évitent les engagements dans les villes pour préserver les populations et ne pas risquer de s’enliser dans des combats de rues. Alors que certains s’étonnent de la lenteur de leur progression, considérant que les Russes peinent à atteindre leurs objectifs militaires, ces troupes, composées de chars et de fantassins, avancent à une allure relativement normale, comparable à celle des Allemands en 1940.

À l’autre bord, les forces ukrainiennes, qui surprennent par leur vigueur et leur solidité, constituent d’importantes poches de résistance autour des grandes villes, comme Marioupol. Elles commencent néanmoins à marquer le pas et à se faire déborder par leur adversaire.

Un conflit aux enjeux pas seulement militaires

Mais la guerre n’intervient pas seulement sur le terrain et les combats militaires permettent seulement de soutenir ceux qui se jouent dans le cadre politique. Dans ce domaine aussi, les affrontements font rage.

Pour se faire entendre, les deux parties rivalisent dans la diffusion d’informations et de désinformations, s’accusant tour à tour de destructions et d’attaques sur des civils. L’objectif pour chacun étant de gagner l’opinion publique à sa cause et de faire pression sur son adversaire quand viendra l’heure des négociations. La Russie travaille donc à convaincre son peuple du bien-fondé de son action : elle œuvre pour sa civilisation, contre un modèle occidental individualiste, libéraliste et décadent. Elle dénonce l’extension de l’OTAN, la partition de la Serbie et la création du Kosovo.

Pour sa part, l’Ukraine veut jouer le rôle de l’Allemagne de l’Ouest durant la guerre froide et concentrer toutes les attentions des Occidentaux contre la Russie qui reste, pour les États-Unis comme pour les Européens de l’Est, une puissance menaçante et un contre-modèle. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, passe ainsi de pays en pays pour obtenir plus d’engagement et plus de soutien.

Un clivage mondial

En effet, les pays se positionnent en fonction de cette opposition. Le 2 mars dernier, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution déplorant l’invasion russe. Ce vote a montré qu’une majorité de pays condamne la Russie, mais que beaucoup d’autres ne se prononcent pas. On observe ainsi un clan autour des Occidentaux, qui durcissent tous les jours leurs sanctions contre la Russie dans de nombreux domaines (économique, énergétique, spatial, commercial, diplomatique…) et fournissent des aides financières et militaires à l’Ukraine1.

De l’autre côté, un front pourrait se constituer avec des pays méfiants à l’égard de l’Occident, échaudés peut-être par les guerres post-
années 1990 (Moyen-Orient, Balkans, Libye…) et qui souhaitent augmenter leurs relations commerciales avec la Russie et ses importantes ressources énergétiques. Ainsi, plusieurs pays asiatiques se sont rapprochés de la Russie. C’est aussi pour cette raison que le président des États-Unis a menacé récemment la Chine de sanctions en cas d’appui à la Russie.

Le conflit a donc des implications mondiales qui rappellent le jeu des alliances du XXe siècle au sein duquel des pays se sont trouvés engagés dans des guerres qu’ils auraient préféré éviter et pour lesquelles leurs intérêts étaient limités. Espérons que nous saurons nous arrêter avant de telles extrémités et que la France s’en tiendra à ses véritables intérêts. 

1 Les États membres de l’Union européenne ont déjà fourni près de 500 millions d’euros d’armes et de munitions à l’Ukraine et envisagent de donner 500 autres millions d’euros.

Alexis Mennesson

Actuailes n°144 - 23 mars 2022


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