Un nouveau séisme, qui réveille les vieux démons, a fait plusieurs victimes dans le nord-est du Japon. L’archipel est un des endroits les plus exposés au monde.
16 mars 2022, 23 h 36
Quatre morts, une centaine de blessés, c’est le bilan de la violente secousse sismique qui a frappé l’île de Honshu mercredi soir. D’une magnitude de 7,3, elle a aussi entraîné des fissures béantes sur des autoroutes, des effondrements de maisons et même le déraillement d’un train à grande vitesse (le Shinkansen, équivalent de notre TGV). Deux millions d’habitants ont été privés d’électricité pendant plusieurs heures dans la capitale, Tokyo. L’épicentre du séisme a été localisé par soixante kilomètres de profondeur dans l’océan Pacifique ; une alerte « tsunami » a également été déclenchée, avant d’être levée tard dans la nuit.
Deux catastrophes encore dans les mémoires
Ce tremblement de terre intervient tout juste onze ans après le drame de Fukushima : le 11 mars 2011, un séisme de magnitude 9 suivi d’un gigantesque tsunami avaient dévasté la ville côtière. La catastrophe avait fait plus de dix-huit mille morts et disparus, et entraîné un accident dans une centrale nucléaire, obligeant plus de 165 000 personnes à évacuer la ville pour fuir les émissions radioactives. Ce traumatisme est encore dans toutes les mémoires. Il y a plus longtemps, en janvier 1995, un tremblement de terre de magnitude 7 avait aussi ravagé la ville de Kobé, faisant plus de 6 000 victimes.
La tectonique des plaques
La surface de la Terre est recouverte d’une enveloppe rigide de quelques dizaines de kilomètres d’épaisseur, appelée la lithosphère. C’est un assemblage de plusieurs pièces de puzzle toujours en mouvement : les plaques tectoniques. L’archipel nippon est situé au carrefour de quatre d’entre elles, dont la plaque Pacifique, qui bouge de près de huit centimètres par an : c’est l’origine des tremblements de terre. La population japonaise est particulièrement sensibilisée à ces risques naturels. Des entraînements ont lieu régulièrement dans les écoles, où les écoliers apprennent à se réfugier sous les tables. Les autorités japonaises imposent, depuis plusieurs années, des normes de construction très strictes pour que les bâtiments soient capables de résister à de fortes secousses.
Le savais-tu ?
La puissance d’un séisme est mesurée en magnitude sur une échelle de 1 à 9. On parle encore d’échelle de Richter, du nom de son inventeur, même si la formule mathématique a été améliorée depuis, notamment par des scientifiques japonais. Elle est calculée à partir des oscillations enregistrées par les sismographes. Un séisme est ressenti à partir d’une magnitude 4. Un séisme de magnitude 7 équivaut à la puissance de 40 bombes atomiques. Les séismes de magnitude 9 restent exceptionnels (4 à 5 par siècle).
Emmanuel
Actuailes n°144 - 23 mars 2022
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