Un accord nucléaire avec l'Iran ?

D’après les négociateurs réunis à Vienne, un accord sur le nucléaire avec Téhéran serait proche, en dépit des manœuvres déstabilisatrices de Moscou.

Depuis quelques jours, les rumeurs se font pressantes sur la signature d’un accord sur le nucléaire entre cinq grandes puissances – Chine, Russie, France, Royaume-Uni, Allemagne – et l’Iran. Il s’agit d’empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique et de lever en échange les sanctions qui pèsent sur son économie. Les États-Unis y participent de manière indirecte.

Ces négociations, reprises sous le mandat du président américain Joe Biden, durent depuis des mois. Un premier accord signé s’était délité après le retrait de Washington sous le président Trump en 2018 et le rétablissement des mesures économiques punitives.

En réaction, l’Iran avait repris son programme nucléaire, devenant de jour en jour de plus en plus menaçant pour la paix mondiale. En effet, selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), les stocks iraniens d’uranium enrichi dépassent désormais de plus de quinze fois la limite autorisée par l’accord de 2015. On estime que l’Iran pourrait se procurer la bombe d’ici quelques mois, voire semaines, ce qui rend urgente la conclusion d’un nouvel accord.

Or, en dépit de ces pronostics, l’invasion de l’Ukraine a mis un coup d’arrêt brutal aux discussions à la suite de nouvelles exigences de la Russie, frappée par des sanctions occidentales massives. Moscou a réclamé la garantie que ces sanctions n’affecteraient pas sa coopération économique avec l’Iran. Toutefois, les États-Unis ont fait comprendre à la Russie que les tractations se poursuivraient malgré ces nouvelles requêtes.

Misant sur la volonté des autres acteurs de parvenir à un accord, la république islamique d’Iran exige désormais que la levée des sanctions non nucléaires soit prise en compte et demande notamment le retrait du corps des gardiens de la révolution islamique de la liste noire des organisations « terroristes » des États-Unis. D’après des médias américains, ceux-ci pourraient accepter, à condition que Téhéran s’engage à contenir les activités du groupe paramilitaire à l’intérieur de ses frontières et soit moins interventionniste en Irak et en Syrie. 

Nour

Actuailes n°144 - 23 mars 2022