L’actualité est riche d’événements à l’est de l’Europe, mais la zone sud nous réserve aussi des surprises !
Les 15 et 16 mars dernier, les habitants d’une grande partie de la France ont découvert au réveil un ciel aux teintes rouges, peu habituel sous nos latitudes. Cette coloration était due à la présence dans l’atmosphère de sable venu du Sahara. Comment a-t-il voyagé jusqu’à nous ?
Les phénomènes météorologiques dépassent souvent largement nos frontières. Nous avons déjà vu comment la pollution à Paris ou les précipitations dans le sud de la France peuvent être causées par des zones de haute ou de basse pression atmosphérique très éloignées. Le principe reste toujours le même : les zones de basse ou haute pression atmosphérique mettent l’air en mouvement. Plus précisément, les masses d’air tournent autour des zones de haute ou basse pression, et ces zones se déplacent régulièrement. C’est cette mécanique qui est à l’origine d’une très grande partie des phénomènes météorologiques que nous observons.
Dans notre cas, il arrive fréquemment en hiver que des zones de basse pression s’approchent du sud de l’Espagne et du Portugal et des côtes nord du Maroc ou de
l’Algérie. Ces zones de basse pression ont pour effet de mettre en mouvement dans le sens inverse des aiguilles d’une montre les masses d’air se trouvant au-dessus du Sahara, créant un vent, parfois très violent, appelé le sirocco. Ce vent emporte avec lui des particules de sable qui peuvent remonter jusqu’en Europe quand il est vraiment puissant, comme cela a été le cas ce mois-ci. Il s’arrête cependant plus fréquemment au sud de l’Espagne ou de la France.
Ces particules de sable se déposent partout et accélèrent par exemple la fonte de la neige dans les stations de ski, car ce sable retient davantage la chaleur que la neige qui la renvoie très bien grâce à sa couleur blanche.
On estime que les conséquences sur la santé ne sont pas très importantes tant qu’on ne respire pas de trop grandes quantités de cette poussière. Ce sont aussi ces particules qui donnent au ciel sa couleur jaune, orangée, voire rouge. Elles voyagent entre 2 000 et 3 000 mètres d’altitude avant de retomber au sol sous l’effet du refroidissement progressif de la masse d’air et des précipitations, qui les entraînent avec elles.
Benjamin Romillons
Actuailes n°144 - 23 mars 2022
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