Le ramadan

Depuis quelques jours, les rues de nombreux pays arabes ont revêtu leur livrée de ramadan. Car le 2 avril marque le début du ramadan. Durant un mois, les musulmans sont appelés à jeûner de l’aube jusqu’au coucher du soleil et à observer certaines règles de vie. À quoi correspond ce mois, qui ressemble en certains points au carême des chrétiens ?

Le ramadan est le neuvième mois du calendrier lunaire de « l’hégire » (émigration en arabe) qui commence le 13 septembre 622 avec le départ de Mahomet de la Mecque vers Médine. Ces deux villes sont situées dans l’actuelle Arabie saoudite. Le terme ramadan, lui, signifie littéralement l’extrême chaleur estivale des pays arabes.

Le jeûne pratiqué durant ce mois lunaire est l’un des cinq piliers de l’islam, avec la profession de foi, la prière, l’aumône et le pèlerinage à La Mecque. Pendant cette période, les musulmans ne doivent, entre autres, ni manger ni boire du lever au coucher du soleil. À la fin du ramadan, il leur est également demandé de s’acquitter d’une aumône.

C’est aussi un mois marqué par la commémoration de plusieurs événements de l’histoire de l’islam, qui offrent aux musulmans autant d’occasions de se retrouver, de prier ensemble et de partager avec les plus démunis.

Pratiques sociales

Dans les pays du Proche-Orient, par exemple, ce mois illustre certaines pratiques sociales et révèle le sens de l’hospitalité arabe. En effet, l’accueil du prochain, quel que soit son rang, sa situation ou son origine, est un devoir. La rupture du jeûne, « l’iftar », au crépuscule, doit donc être un moment de rassemblement et de partage. C’est aussi le temps des recettes spéciales et des mets typiques, que l’on déguste en cercles élargis, le soir, la nuit et le matin, avant que le soleil se lève.

Dédié à l’abstinence, ce mois peut aussi devenir, dans certaines villes, celui de la consommation et des inégalités. Les plus démunis s’endettent pour assurer les repas qui rompent avec l’ordinaire, quand les plus aisés alignent de nombreux plats en regardant des programmes télévisés de divertissement.

Enfin, en raison du jeûne et de la fatigue, certaines activités et entreprises peuvent tourner au ralenti. C’est que la ville vit au rythme du ramadan. Sans le vacarme et l’agitation des soirées pendant ce mois, on aurait eu bien du mal à lier le terme ramadan et le mot ramdam (vacarme, tapage) à qui il a donné naissance !

Abu Jibril

Actuailes n°145 - 6 avril 2022