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Risque de crise alimentaire en Afrique

Risque de crise alimentaire en Afrique

05-04-2022 à 10:38:21

À l’heure actuelle, le blé russo-ukrainien est très présent en Afrique. Selon l’organisation des Nations unies (ONU) pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), entre 2018 et 2020, 32 % du blé provenait de Russie et 12 % d’Ukraine. Autrement dit, ces deux pays se partagent près de la moitié des importations !

Le ministre français de l’agriculture expliquait également il y a quelques jours que certains pays africains sont « incroyablement » dépendants des importations ukrainiennes et russes. Pour l’Égypte, par exemple, 80 % du blé provient de ces deux pays.

Ces dernières années, la consommation de pain a explosé en Afrique subsaharienne, notamment avec les changements d’habitudes alimentaires liés à l’urbanisation et le développement des classes moyennes. De façon générale, le pain remplace peu à peu le riz.

Par ailleurs, la hausse des prix du pain s’accompagne d’une hausse des prix de l’énergie, des pesticides et des engrais. Il faut ajouter à cela la sècheresse exceptionnelle qui sévit actuellement en Afrique du Nord. Le Maroc, entre autres, fait face à sa pire sécheresse depuis quarante ans… Situation identique dans toute la Corne de l’Afrique (terme qui désigne la péninsule d’Afrique de l’Est).

Dans ces pays, il est donc actuellement impossible de semer comme il se devrait. Conséquence : d’ici douze à dix-huit mois, la situation va s’aggraver significativement et pourrait dégénérer en crise alimentaire, avec potentiellement des répercutions politiques graves. Début mars, l’ONU déclarait même que cela pouvait engendrer un « ouragan de famines » dans les pays africains. Pour la FAO, le nombre de personnes sous-alimentées pourrait passer de 8 à 12 millions dès 2022-2023. Et, bien entendu, si la guerre en Ukraine dure, les conséquences seront d’autant plus importantes.

Pour sa part, le président de la République française a présenté l’initiative Farm (Food and Agriculture Resilience Mission) qui vise en particulier à venir en aide aux pays les plus affectés par la crise ukrainienne. Il s’agirait donc de libérer les stocks de blé et de céréales dans les pays producteurs, notamment en exportant davantage. Il a insisté sur la nécessité de produire plus en Europe, mais aussi sur le sol des pays les plus dépendants, afin de créer un « choc de production ».

L’Union européenne (UE) et les États-Unis, qui sont les deux plus gros donateurs d’aide alimentaire dans le monde, se sont engagés à aider les pays les plus en difficulté : 10 milliards d’euros (soit environ 11 milliards de dollars) pour les États-Unis et 2,5 milliards d’euros pour l’UE.

Au niveau des organisations internationales, l’ONU souhaite débloquer 595 millions de dollars pour faire face à l’urgence.

Dossier à suivre.

Guillaume de B.

Actuailes n°145 - 6 avril 2022


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