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Quand l'évangile inspire le cinéma

Quand l'évangile inspire le cinéma

05-04-2022 à 11:56:10

Les cinéastes se sont souvent inspirés de la Bible pour des adaptations très inégales.À l’approche de Pâques, voici deux films qui ont fait couler beaucoup d’encre, tous deux inspirés des évangiles, tous deux ayant marqué à jamais l’histoire du cinéma.

 

En 1964, le poète Pier Paolo Pasolini passe à la réalisation. Proche du Parti communiste italien, athée, mais d’esprit curieux, c’est à la suite d’un colloque sur les évangiles que lui vient l’idée d’en adapter un : Il Vangelo secondo Matteo. En effet, c’est dans cet évangile que la foule qui suit Jésus est le plus souvent mentionnée et quoi de plus cinématographique qu’une foule grossissant derrière le Christ ?

Pasolini décide de tourner son film dans le sud encore très pauvre de l’Italie. Il s’est inspiré des tout premiers peintres de la Renaissance pour les costumes, mais la photographie en noir et blanc fait penser au Greco avec ses Jésus blafards. Pour plus de réalisme, les dialogues, peu nombreux, sont tous tirés de l’évangile, les acteurs sont des amateurs, y compris Jésus ! Pasolini voulait un Christ humble qui défende les pauvres et les malades. Une vision communiste du Christ en quelque sorte… L’accueil de son film par ses amis intellectuels d’extrême-gauche sera glacial, car Pasolini, s’il a choisi un acteur lambda pour interpréter un Jésus seulement homme, lui a rendu, peut-être malgré lui, sa divinité, par l’évolution du regard du Christ capté par la caméra, par la fermeté de sa voix, la pureté de la mise en scène et de la bande son qui accompagne sans surligner le récit. C’est le « meilleur film sur Jésus » d’après le Vatican, qui a fait procéder à la restauration des bobines du film endommagées par le temps.

En 2004, Mel Gibson, acteur et réalisateur mondialement connu, décide de raconter La Passion du Christ. Il a des moyens financiers énormes et veut nous en mettre plein les yeux ! Il prend un autre angle d’attaque : tous ses acteurs sont confirmés, Jésus est très beau et très viril, les décors sont majestueux, les prises de vues multiples, la musique entêtante… bref, c’est de facture très américaine. Toutefois les dialogues sont en araméen ou en latin, le récit respecte la parole des évangiles et ne passera pas sous silence la décision (politique) du grand-prêtre, ni les violences infligées au Christ… Le scandale se nichera là : une fois contredites les accusations d’antisémitisme, les détracteurs reprocheront à Gibson de nous montrer pour la première fois au cinéma ce que le Messie a subi, et c’est en effet insupportable… (le film en France est interdit aux moins de douze ans).

Deux approches différentes pour une seule Vérité, à voir en famille pour le premier, et selon l’avis de vos parents pour le second. 

 


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