Relieuse

Dès l’apparition du livre (qu’on appelait codex), au Ier siècle, il a fallu créer des reliures pour donner forme à ce que nous connaissons encore aujourd’hui. Et ces reliures, avec le temps, il faut les restaurer pour redonner vie aux ouvrages. Ségolène vous présente avec passion son métier de relieuse et restauratrice de livres anciens.

Pouvez-vous nous présenter votre métier ?

Mon métier se divise en deux : la reliure et la restauration de livres anciens. La reliure consiste à créer une protection rigide pour le livre ; elle peut être couverte en papier, toile ou cuir.

Quant à la restauration, le client m’apporte un livre dont la reliure déjà existante est abîmée, et je dois la réparer en respectant les techniques et matériaux de l’époque et en conservant au maximum les éléments d’origine.

Quelles sont les qualités qui sont importantes pour l’exercer ?

Pour faire ce métier, les qualités requises sont la patience, la minutie, la rigueur. Il faut être doué de ses mains, mais les gestes techniques s’apprennent, il n’est donc pas nécessaire d’être artiste ! Il faut également être curieux de toujours apprendre, de découvrir de nouveaux matériaux ou techniques.

Qu’aimez-vous le plus dans votre métier ?

Ce que j’aime le plus, c’est de permettre à des livres en danger de pouvoir rejoindre les rangées d’une bibliothèque pour encore de très longues années et pouvoir être à nouveau consultés sans risque.

C’est également l’anonymat du travail de la restauration : notre travail n’est pas signé. Nous sauvons des livres en toute discrétion.

Quels sont les moyens dont il faut disposer pour faire votre métier ?

Pour faire ces deux métiers, j’ai suivi quatre ans de formation à l’AAAV (Ateliers d’Arts appliqués du Vésinet). Mais il existe d’autres formations, comme l’INP (l’Institut national du patrimoine), le CFRPE (Centre de formation de restauration du patrimoine écrit) ou bien les CAP de reliure-dorure.

Je conseille à toute personne intéressée de passer quelques jours dans un atelier pour voir si cet univers lui plaît. Je ne pense pas qu’il faille un tempérament particulier, il faut juste « accrocher » avec le métier et l’univers du livre.

Quels conseils donneriez-vous au lecteur d’Actuailes qui souhaiterait suivre votre voie ?

Le conseil que je donne est d’aller voir dans un atelier, voire de suivre un stage d’initiation, afin de mieux se rendre compte des réalités du métier. Il ne faut surtout pas hésiter à contacter des professionnels pour poser des questions, aller aux portes ouvertes ou aux Journées européennes des métiers d’art afin de rencontrer des artisans. 

Pour aller plus loin

Pour en savoir plus, il y a les sites de l’INP, de l’AAAV ou du CFRPE qui sont trois centres de formation.

Actuailes n°146 - 11 ami 2022