Quand l’hôpital recrute des bénévoles

À Bordeaux, l’hôpital est passé en « mode dégradé » à cause du manque de personnel. Autrement dit, les patients qui arrivent dans cet hôpital entre 17 h et 22 h sont accueillis par des bénévoles. En cause : l’absentéisme du personnel soignant, puisque 40 % des médecins urgentistes s’apprêtent à partir ou sont en arrêt de travail pour burn-out à cause du surmenage, tandis que les soignants qui ne souhaitent pas se faire vacciner sont congédiés.

Partout en France, l’hôpital est piégé dans un cercle vicieux. Certains membres du personnel soignant s’en vont parce qu’ils ne se reconnaissent plus dans le travail qu’on leur demande, et cela fait peser une charge plus lourde sur les épaules de ceux qui restent, d’où le surmenage. L’hôpital de Bordeaux n’a pas trouvé d’autre solution que de recourir à des bénévoles. 

À partir de 22 h, les urgences adultes seront fermées. Un interphone permettra aux patients venus à l’hôpital de contacter le 15, c’est-à-dire le SAMU. 

Face à une telle situation, les solutions sont difficiles à trouver, d’autant que l’hôpital public a très peu de marge de manœuvre pour réduire ses coûts, licencier certains membres du personnel pour en engager d’autres ou mieux payer les plus compétents. 

Actuailes n° 147 - 25 mai 2022