Alors que plusieurs pays voisins signalaient des cas de contamination, la France vient de déclarer en région parisienne son premier cas positif au virus monkeypox (MKP).
Y a-t-il lieu de croire à une nouvelle épidémie d’envergure ?
Qu’est-ce que la variole du singe ?
Ce virus MKP, autrement appelé « variole du singe », semble venir du Nigeria (Afrique), où il circule par petits foyers qui s’éteignent et se réactivent depuis des années. Il se transmet initialement à l’homme par les rongeurs (écureuils) ou les primates sauvages (singes). Il passe par un contact direct avec du sang ou un autre liquide biologique, ou des plaies infectées des animaux.
Les premiers cas ont été découverts au Danemark en 1958 dans une animalerie qui vendait des singes importés d’Afrique, d’où son nom de « variole du singe », qui est pourtant loin d’être le seul animal vecteur.
Mais les derniers cas européens semblent n’avoir aucun lien direct avec l’Afrique, ce qui confirme une possible contamination interhumaine.
Enfin, c’est un virus très stable, ce qui n’est pas le cas du virus de la covid, et donc on n’a pas à craindre d’évolution par mutations.
Quels symptômes ?
Après une période d’incubation de cinq à vingt et un jours, l’infection débute avec fièvre, maux de tête, douleurs musculaires, fatigue et gros ganglions. Tout ceci n’est pas très différent de la grippe ou de la covid. Mais apparaissent ensuite des boutons qui peuvent évoquer ceux de la varicelle (lésion qui évolue d’une rougeur en bouton, puis en cloque qui perce ensuite, laissant place à une croûte).
Ces boutons évoluent tous en même temps sur le visage et tout le corps, en particulier les paumes et plantes des pieds. L’évolution est le plus souvent bénigne en deux à trois semaines.
Le malade n’est plus contagieux lorsque les boutons sont au stade de croûtes. Les très rares cas de décès, en Afrique, touchent des personnes, adultes ou enfants,
fragiles, malnutris ou atteints d’autres maladies les rendant vulnérables. Il n’y a pas de traitement.
Ce qu’il faut savoir, malgré sa dénomination trompeuse, c’est que la variole du singe n’a rien à voir avec son cousin, le virus de la variole, qui a été dévastateur pendant des siècles, et enfin éradiqué dans les années 1970 grâce à la vaccination. Il y a cependant une possibilité de protection partielle par le vaccin contre la variole.
Comment se contamine-t-on ?
La contamination entre les hommes se fait par contact avec du sang, des liquides biologiques infectés, les draps au contact des boutons au stade de plaies, ou bien par échange de gouttelettes respiratoires lors d’un contact vraiment très proche.
Au total, dans l’état actuel des choses, le mode de contagion, la stabilité du virus, l’absence de gravité chez les personnes en bonne santé ne nous laissent pas craindre une évolution telle que celle que nous avons connu avec la covid ces dernières années. Qu’on se rassure !
Dr Emmanuelle Fernex
Actuailes n° 147 - 25 mai 2022
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