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Guerre en Ukraine et économie

Guerre en Ukraine et économie

24-05-2022 à 15:59:00

La guerre en Ukraine coûte cher à l’économie européenne. Ainsi, ce 23 mai, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé qu’elle allait bientôt remonter les taux d’intérêt dans la zone euro.

Pendant une longue période de huit ans, les taux d’intérêt étaient négatifs ; l’annonce de la BCE en marque la fin. Cette situation, ahurissante du point de vue théorique – et unique dans l’histoire –, était la conséquence de la gigantesque masse d’euros qu’avait créée la même BCE depuis la crise de 2008 pour sauver les banques.

En conséquence, les entreprises qui doivent investir dans leur activité, les particuliers qui souhaitent acheter un bien immobilier et les États en déficit budgétaire vont devoir payer plus cher pour emprunter de l’argent.

Cette décision de la BCE vise à combattre l’inflation généralisée qui fait son grand retour en Europe : plus de 7 % en mars, alors qu’elle était restée sous les 2 % depuis plus de vingt ans ! L’inflation, c’est le phénomène des prix qui montent de façon incontrôlable dans tous les domaines. Or c’est bien ce que connaissent les économies des grands pays depuis la fin du covid, mais surtout… depuis l’intervention russe en Ukraine.

En effet, la guerre en Ukraine a particulièrement touché l’économie des pays européens, car les liens économiques avec la Russie sont très importants. L’interdiction d’acheter les produits russes oblige les pays d’Europe à chercher des équivalents ailleurs, faisant monter les prix du pétrole, du gaz, des céréales, des métaux, des minéraux et de tous les produits semi-transformés. 

En même temps, toutes les entreprises européennes ont été obligées, par la pression médiatique, de quitter précipitamment la Russie qui était un marché non négligeable. Ainsi, Shell a perdu 5 milliards, BP 20 milliards, Renault 2 milliards, La Société générale3 milliards… comme des centaines d’autres grandes entreprises européennes, pour un total estimé entre 100 et 300 milliards d’euros.

L’Allemagne, principale locomotive économique de l’Europe, est la plus grande perdante à ce jour ; ses exportations souffrent et, ce trimestre, le pays est au bord de la récession. 

Enfin, les pays européens doivent désormais payer le gaz russe en roubles, alors que l’euro est au plus bas face au rouble depuis cinq ans ; le prix de ce gaz en est donc encore augmenté.

Plus grave : en parallèle, l’euro baisse fortement face au dollar depuis la guerre en Ukraine, rendant encore plus chères toutes les importations vers l’Europe (puisque tout le commerce international se fait en dollars). Pourquoi cette baisse ? Parce que l’économie américaine est beaucoup moins dépendante de la Russie que celle de l’Union européenne et que les États-Unis vont justement vendre du gaz à l’UE pour remplacer celui qui venait de Russie, ainsi que beaucoup matériels d’armement pour faire face à la menace russe. 

Face à tous ces vents contraires, les pays d’Europe essaient de répondre comme d’habitude : en relançant leurs économies par l’augmentation des dépenses publiques et donc de l’endettement des États, qui atteint désormais 90 % de la richesse en UE. 

Mais, si cette dette publique a pu être maîtrisée alors que les taux étaient bas, qu’en sera-t-il désormais maintenant que les taux vont fortement remonter ? Les pays pourront-ils rembourser leurs dettes ?

Siegfried

Actuailes n° 147 - 25 mai 2022


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