Les « bots », ces programmes informatiques capables de fonctionner en quasi-autonomie, ont envahi nos vies. Ils font parfois la une, comme en période électorale ou à l’occasion du rachat annoncé de Twitter par Elon Musk… Essayons de comprendre ce que sont ces logiciels et à quoi ils servent aujourd’hui.
Le mot « bot » vient du mot « robot ». Un bot est un programme informatique qui travaille en autonomie, souvent sur Internet et pour des tâches répétitives. Par exemple, les grands moteurs de recherche du web fonctionnent tous avec ce qu’on appelle des bots d’indexation, qui parcourent Internet et créent une cartographie des sites sous forme de base de données. Quand nous effectuons notre recherche sur la toile, nous interrogeons la base de données, qui est capable de nous répondre instantanément grâce à tout ce travail préliminaire.
Les bots sont aussi capables de tâches plus évoluées, notamment grâce aux améliorations récentes de l’intelligence artificielle. Les « chatbots », ou robots de discussion, sont apparus sur de nombreux sites web afin de répondre aux questions des internautes à toute heure du jour et de la nuit, sans supervision humaine. Ils peuvent aussi être utilisés sur les forums de discussion, pour repérer automatiquement les messages ne respectant pas les règles, ou pour les corriger automatiquement.
Mais, comme toute technologie, les bots peuvent aussi être utilisés de manière malveillante, surtout dans le monde d’Internet, où il est très facile d’agir de manière anonyme et où l’utilisation de robots peut décupler le pouvoir de nuisance d’un petit groupe d’individus. L’utilisation de faux comptes Twitter ou Facebook, par exemple, peut permettre de mettre en avant certains contenus en y créant de fausses réactions, car les algorithmes des plateformes sont conçus pour prioriser les contenus les plus « populaires ». L’identification des faux comptes est devenue une priorité pour les plateformes. Facebook annonçait, par exemple, en 2018 avoir supprimé plus de 583 millions de faux comptes, chiffre passé ensuite à plus de 1,7 milliard sur le dernier trimestre de 2021 uniquement ! On comprend l’impact que peuvent avoir ces comptes, même pour un réseau revendiquant 1,9 milliard d’utilisateurs quotidiens.
Enfin, la capacité de nuisance des bots trouve un champ d’application particulier dans la création des « botnets », ces réseaux d’ordinateurs infectés par des virus, travaillant en autonomie ou de manière collaborative pour assaillir un site Internet de requêtes afin d’en bloquer l’accès, ou pour envoyer des milliards de courriels quotidiennement – les fameux « spams » qui remplissent nos boîtes aux lettres virtuelles.
Une bonne nouvelle cependant : si les bots malveillants existent, ce sont aussi souvent des bots qui trient automatiquement les courriels que nous recevons, filtrant donc la majorité des courriers indésirables, ou qui sont capables de protéger les sites des requêtes visant à les saturer.
Malo du Bretoux
Actuailes n° 147 - 25 mai 2022
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