Vendredi 3 juin, le sous-marin de dernière génération Suffren est entré en service.
Il est le premier d’une série de six sous-marins nucléaires d’attaque qui vont progressivement remplacer ceux rentrés en service dans les années 1980.
Long de presque 100 mètres et pesant 5 300 tonnes, il a été construit à Cherbourg. C’est un monstre de technologie qui sera servi par un équipage de 63 marins. Son autonomie est de soixante-dix jours de plongée, car il ne peut emporter plus de soixante-dix jours de vivres. C’est donc la nourriture qui limite son autonomie, car sa propulsion nucléaire l’affranchit de nombreuses limites. Il plongera plus profondément que ses prédécesseurs, à environ 350 mètres. Il est particulièrement silencieux afin de ne pas être détecté.
Le Suffren pourra remplir de nombreuses missions. Il emporte des torpilles et des missiles pour détruire des bateaux ennemis. Il dispose également de missiles de croisière pouvant atteindre une cible à terre à environ mille kilomètres. Enfin, il peut effectuer des missions de renseignement ou déposer des commandos grâce à un sas spécialement conçu pour les forces spéciales.
La Marine royale ?
La Marine royale, nom donné à la marine de guerre française sous la monarchie, devient Marine impériale puis Marine nationale avec la République. Sa devise est « Honneur, patrie, valeur, discipline ». Elle est surnommée la Royale, appellation qui viendrait de l’ancienne implantation de son état-major à Paris, rue Royale.
Les sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) ne doivent pas être confondus avec les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), au nombre de quatre : le Triomphant, le Téméraire, le Vigilant et le Terrible. Ils sont basés dans la base très sécurisée de l’île Longue, en face de Brest. Ils disposent chacun de seize missiles d’une portée de 8 à 10 000 kilomètres, portant chacun plusieurs têtes nucléaires.
Un de ces SNLE est toujours tapi au fond des mers, et peut délivrer ses missiles sur ordre du président. Avec la guerre en Ukraine, la France a décidé d’envoyer trois de ses quatre SNLE à la mer. La puissance cumulée de ces trois SNLE équivaut à deux mille fois la bombe d’Hiroshima.
André Lefort
Actuailes n° 148 - 8 juin 2022
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