Le 2 juin, Emmanuel Macron a visité à Marseille une « école du futur » actuellement en expérimentation.
Dans la ville de Marseille, cinquante-neuf écoles, soit 11 000 élèves, testent un nouveau modèle. Le président a annoncé qu’il souhaitait généraliser cette formule dans les écoles publiques de France, s’attirant les foudres de la gauche et des syndicats.
Dans ces écoles, les directeurs ont la possibilité de choisir certains professeurs, une partie de leurs programmes et de leurs méthodes. Ils reçoivent des financements pour des projets particuliers. Cela tranche avec le modèle actuel de l’enseignement public où les programmes sont identiques, qu’ils soient adaptés ou non aux élèves, et où les mutations de professeurs échappent aux directeurs, les syndicats y jouant un rôle important. Ce nouveau modèle rapprocherait les écoles publiques des écoles privées, où une certaine liberté est tolérée par l’Éducation nationale, seules les écoles hors contrat jouissant d’une large marge de manœuvre.
Cette décision semble répondre à une situation d’urgence, tant l’école publique semble à la peine depuis de nombreuses années. Le métier d’instituteur n’attire plus assez de candidats, faisant craindre une pénurie. Près de 5 % des jeunes Français ne savent pas lire et leur niveau en mathématiques ne cesse de dégringoler. Un classement international place les élèves de CM1 à la dernière place de l’Union européenne en mathématiques.
L’Éducation nationale bénéficie pourtant d’un généreux budget de 55 milliards d’euros, en hausse de 3 % cette année, mais plutôt au bénéfice des collèges et lycées. La question sur l’efficacité des méthodes et des organisations est donc pertinente, en raison de la baisse de niveau. La progression fulgurante des créations d’écoles hors contrat, avec 121 nouvelles écoles cette année, vient souligner cette attraction des parents pour des écoles aux méthodes différentes, où le coût de scolarité (intégralement supporté par les parents) est 30 % inférieur à celui du public (gratuit pour les parents, mais pris en charge par les impôts).
André Lefort
Actuailes n°148 - 8 juin 2022
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